"En neuf mois, il a su se placer au centre des discussions essentielles de notre époque: la richesse et la pauvreté, l’équité et la justice, la transparence, la modernité, la mondialisation, le rôle de la femme, la nature du mariage, les tentations du pouvoir", a énuméré Mme Gibbs. En septembre dans sa toute première interview, accordée à la revue jésuite "Civilta Cattolica", le pape recommandait ainsi la "miséricorde" pour les homosexuels, les divorcés et les femmes ayant avorté: sans changer les conceptions catholiques, il invitait à "accompagner" les personnes dans leur cheminement et leur complexité. La semaine dernière encore, le pape a décidé d’instaurer une commission d’experts pour améliorer la protection des enfants et mineurs, alors que l’Eglise catholique est embourbée dans des scandales de pédophilie.
Le deuxième au classement de Time cette année est l’ancien consultant de l’agence de sécurité nationale américaine (NSA) Edward Snowden. A l’origine des révélations fracassantes sur les pratiques de surveillance des télécommunications par les Etats-Unis, le jeune homme est actuellement recherché par Washington et réfugié en Russie. Le magazine Time publie d’ailleurs mercredi une interview exclusive avec Snowden réalisée par mail. A la troisième place, on retrouve la militante américaine Edith Windsor, la veuve octogénaire à l’origine de la décision de la Cour suprême des Etats-Unis en juin de donner aux couples homosexuels les mêmes droits au niveau fédéral que les couples hétérosexuels.
Elle est suivie par le président syrien Bachar al-Assad, qui a su montrer "qu’une cruauté absolue et continue, combinée à une intelligence géostratégique, est le meilleur moyen de rester au pouvoir au Moyen-Orient", selon Time. La désignation de la "personne de l’année" est une vieille tradition du magazine remontant à 1927. Le personne élue cette année-là avait été l’aviateur Charles Lindbergh pour son vol transatlantique historique.