«On a décidé de porter plainte pour incitation à la haine raciale contre Marine Le Pen», a déclaré Mouloud Aounit.
Le garde des Sceaux, Michel Mercier, a exclu samedi une action en justice. «Je ne vais pas mener l’action publique partout», a répondu M. Mercier, interrogé par RTL sur l’opportunité d’une plainte contre la vice-présidente du Front national.
«Il y a un combat politique à mener contre le Front national (…) sereinement, fortement, sans faiblir», a ajouté le garde des Sceaux, estimant qu’«on ne va pas mettre des juges partout».
Dans un communiqué diffusé samedi, le MRAP a exprimé son "dégoût" et son "indignation", après les propos "immondes" de Marine Le Pen, qui comparait les "prières de rue" des musulmans à l’Occupation.
"Il reste que la question des problèmes des lieux de culte pour les musulmans est, et demeure, une problématique qui doit être traitée pour que la pratique de leur religion puisse se faire dans des conditions dignes et identiques aux autres religions", a ajouté le président de l’association, Mouloud Aounit.
A Lyon où elle était en campagne pour la présidence du Front nationale, la candidate à la présidence du FN, Marine Le Pen, a dénoncé vendredi soir «les prières de rue» de musulmans en faisant un parallèle avec la Seconde guerre mondiale et en qualifiant ces prières «d’occupation», sans «blindés» ni «soldats», mais d’«occupation tout de même».
Il y a quinze ans on a eu le voile, il y avait de plus en plus de voiles. Puis il y a eu la burqa, il y a eu de plus en plus de burqa. Et puis il y a eu des prières sur la voie publique (…) maintenant il y a dix ou quinze endroits où de manière régulière un certain nombre de personnes viennent pour accaparer les territoires", a dénoncé la vice-présidente du parti dans un discours de campagne interne, devant 250 à 300 adhérents du FN.
"Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c’est une occupation du territoire", a ajouté Marine Le Pen, sous les applaudissements
Pour répondre à l"injure" de Marine Le Pen, le député socialiste Arnaud Montebourg a évoqué la mémoire de son grand-père, un "Arabe d’Algérie qui aimait et servait la France", .
"Je veux répondre à Mme Le Pen en évoquant la mémoire de mon grand-père, un Arabe d’Algérie" qui a combattu l’armée d’occupation nazie "parce qu’il servait et aimait la France", a déclaré Arnaud Montebourg lors de son intervention à la convention nationale du PS sur l’égalité réelle.
"Cette déclaration est une injure à ceux qui, arabes, africains, musulmans ou non, sont morts pour la France, ceux-la même qui ont libéré le territoire national pendant que votre père, madame le Pen, trouvait des circonstances atténuantes à l’occupation nazie", a lancé Arnaud Montebourg.
"En matière de lutte contre l’Occupation, ce sont des arabes, des musulmans, des africains, des régiments entiers de tirailleurs qui ont participé et perdu leur vie", a souligné Arnaud Montebourg.
Seul le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, a apporté son soutien à Marine Le Pen. Il a déclaré à Nice que le terme d’occupation "ne le choque pas". "Le mot d’occupation ne me choque pas", a-t-il dit.