Le Maroc va consacrer 10 milliards d’euros sur 10 ans pour développer les énergies renouvelables

Le Royaume du Maroc importe aujourd’hui près de 95% de ses besoins en énergie, le pétrole représentant 61% de sa consommation énergétique, même si ce pourcentage tend à diminuer d’année en année. Face à une accélération de la croissance de la demande électrique, notamment en heure de pointe et concentrée le soir et l’été (+7-8% sur les 5 dernières années contre +5-6% auparavant), le Maroc, va lancer un plan énergétique ambitieux sur 10 ans, d’un montant global de 13,4 milliards d’€.

L’effort principal portera sur les énergies renouvelables, axe privilégié par sa Majesté le Roi Mohammed VI, avec un investissement qui devrait s’élever à près de 10 milliards d’€. Près de 3,4 milliards d’€ seront consacrés au développement et à l’amélioration des infrastructures existantes.

Le Maroc va consacrer 10 milliards d’euros sur 10 ans pour développer les énergies renouvelables
ENERGIES SOLAIRE ET EOLIENNE A L’HONNEUR

Pour renforcer sa capacité de production, et également assurer l’équilibre offre-demande, le Maroc lance un énorme projet d’énergie solaire de 2 000 MW, représentant un investissement de l’ordre de 7 milliards d’€. Cinq sites de production solaire seront créés, celui de Ouarzzate étant le premier à entrer en production à l’horizon 2015.

Parallèlement, le royaume va également développer un programme éolien important de 1 500 MW d’un montant de 1,5 milliards d’€. Selon des études spécialisées, le potentiel de l’énergie éolienne au Maroc s’élèverait à 25 000 MW. D’ici 2020, M. Abderrahim El Hafidi, directeur de l’Electricité et des Energies renouvelables du Maroc espère couvrir 42% des besoins énergétiques du Maroc grâce a ces deux programmes.

UNE CONSOMMATION ENERGETIQUE DE MIEUX EN MIEUX MAITRISEE

La baisse du baril de pétrole n’explique pas tout. Le Royaume a engagée en 2007 une nouvelle politique d’économie d’énergie, basée sur un plan quadriennal (2008-2012) avec la mise en place d’un Plan National d’Actions Prioritaires pluri-annuel (PNAP), qui commence à porter ses fruits. Parmi les actions menées, citons le renforcement de l’interconnexion, l’optimisation du potentiel hydraulique, l’optimisation des programmes de maintenance, mais aussi les 4 contrats programmes et les 4 conventions Interministérielles.

Le ministère du Transport, les Régions, les Agences de développement (CDER) et les opérateurs privés (Veolia, Lydec) ont également été associés. D’après les premiers calculs, ces actions auront permis d’augmenter l’énergie produite de près de 900 MW en 2009. Conclusion : la facture énergétique a ainsi chuté en un an de près de 23%, revenant en 2009 à 54 milliards de dirhams (4,86 milliards d’€) contre 70 milliards de dirhams en 2008 (6,30 milliards d’€). Enfin, notons que le Maroc est passé en 2009 au système de l’heure d’été, ce qui lui permettra d’économiser la consommation d’énergie d’une grande agglomération d’environ un million d’habitants, à l’image de Fès ou Meknès.

Didier Lacaze

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