Le Maroc et l’océan : un engagement constant pour une économie bleue durable

Membre actif de l’Organisation maritime internationale depuis 1962, le Maroc ne cesse de se mobiliser en faveur d’une action mondiale solidaire pour la protection des écosystèmes marins et côtiers et d’agir pour un développement durable de l’industrie océanique, en droite ligne de son engagement constant en faveur d’une croissance économique inclusive.

On sait que la pêche maritime fait vivre environ 3 millions de personnes au Maroc et contribue à près de la moitié de ses exportations agroalimentaires en valeur. Devant ces chiffres, les données scientifiques ne sont pas rassurantes : les océans absorbent le quart du dioxyde de carbone produit par les activités humaines, qui accroit l’acidité de l’eau de mer et affecte lourdement les écosystèmes marins.

Au regard de ces enjeux, une responsabilité partagée est de mise pour relever les défis du changement climatique, de pollution et de perte de la biodiversité auxquels l’océan est confronté â même de lui permettre de continuer à répondre aux besoins des générations futures.

En marquant une présence en force à la 6ème édition de la Conférence "Our Ocean" qui débutera officiellement ses travaux mercredi à Oslo, le Royaume réaffirme son engagement pour une action mondiale et son souci de faire valoir des politiques capables d’assurer, à la fois gestion rationnelle des ressources, durabilité et protection des écosystèmes marins.

Il convient de rappeler qu’en février, c’est la Norvège, deuxième exportateur mondial des produits de la mer, qui était l’invitée d’honneur du Salon Halieutis à Agadir tenu sous le thème "des nouvelles technologies dans la pêche : pour une meilleure contribution halieutique dans l’économie bleue". Une édition qui a, d’ailleurs, connu un franc succès, entre échanges, signature de conventions, réseautage et business.

Autre rendez-vous important, la Conférence d’Oslo réunira 500 dirigeants de gouvernements, de chefs d’entreprises, de représentants de la société civile et d’institutions de recherche pour partager leur expérience, identifier des solutions et s’engager à agir pour des océans propres, sains et productifs.

A cette grand-messe mondiale, la délégation marocaine, conduite par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, M. Aziz Akhannouch, comprend notamment Mmes Zakia Driouich, Secrétaire générale du Département de la pêche maritime et Majida Mâarouf, directrice de l’Agence nationale pour le développement de l’Aquaculture, et M. Abdelmalek Faraj, directeur de l’Institut national de recherche halieutique.

De par sa position géographique avec deux façades maritimes longues de 3.500 km où sont concentrées les principales agglomérations du pays et la plus haute densité démographique, le Maroc est sensible à toutes les problématiques touchant la gestion des océans et place cette question au cœur de ses stratégies et de ses engagements.

Le dernier en date est la signature, en février dernier, de la Déclaration de Bruxelles sur le changement climatique et la préservation des océans, laquelle vise à encourager les pays à prendre des initiatives pour protéger les océans des risques environnementaux et les interpelle à intégrer dans leurs Contributions nationales déterminées (NDC) des actions et mesures visant la préservation des océans.

Le Maroc récolte aussi les fruits de sa stratégie Halieutis, lancée il y a dix ans conformément aux orientations stratégiques de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et visant à valoriser de façon durable l’abondante ressource halieutique marocaine et à tripler le PIB du secteur d’ici 2020 pour en faire un moteur de croissance pour l’économie nationale.

En 2017, le PIB du secteur a atteint 17,1 MMDH, soit 78% de l’objectif fixé par Halieutis (21,9 milliards de dirhams en valeur). Le Maroc est aussi le premier producteur de produits marins en Afrique et le premier exportateur mondial de sardine, selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Sur le plan de la recherche scientifique, l’effort a été consenti à travers la construction d’un navire océanographique et de recherche halieutique, à l’aide de fonds japonais. À cela s’ajoute l’installation du dispositif VMS pour le contrôle satellitaire des navires et la lutte contre la pêche appelée communément INN (Illicite, non déclarée et non réglementée), sans oublier la mise en place d’une procédure de certification électronique pour assurer la traçabilité des captures.

Il convient aussi de noter que 96% des ressources halieutiques exploitées sont gérées durablement et une vingtaine de plans d’aménagement de pêcheries a été mise en place, d’autant plus que l’activité de pêche artisanale a été organisée autour de sites aménagés et l’aquaculture se dote désormais de plans d’aménagement régionaux concertés.

L’action a également ciblé la création d’Aires Marines Protégées et leur protection par l’immersion des récifs artificiels et la définition de zones d’interdiction du chalutage. Un arsenal juridique dédié a, par ailleurs, permis de définir et d’encadrer les conditions d’exploitation des ressources.

D’ailleurs, la Constitution de juillet 2011 est venue consacrer le droit au développement durable, confirmant l’engagement du Royaume à reconnaitre la primauté des accords internationaux en la matière. On citera à cet égard, la ratification, en 2016, de deux traités de l’OMI visant à protéger le milieu marin contre la pollution, à savoir la convention internationale de 1989 sur l’assistance et le protocole de 1996 à la Convention de 1972 sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de déchets.

En 2015, le Maroc a ratifié la convention internationale pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires (BWM), pour la lutte contre les pollutions maritimes menaçant l’environnement marin.

A cela s’ajoute le lancement, en 2016, d’un partenariat tripartite réunissant le Maroc, la France et la Principauté de Monaco ayant pour objectif d’assurer une meilleure protection de la mer méditerranéenne face aux aléas des changements climatiques.

Lors de la COP 22, "la COP de l’action", le Maroc a également exprimé son dynamisme et son engagement en faveur du développement durable des océans à travers le lancement de l’initiative de la Ceinture bleue qui tend à convertir les contraintes environnementales émanant des impacts du changement climatique en nouvelles opportunités économiques génératrices de valeur et d’emplois.

Peu avant la Conférence de Marrakech, le Maroc a donné un signal fort en faveur de la protection des milieux marins et terrestres des facteurs de pollution majeurs avec l’interdiction ferme de la fabrication et la commercialisation des sacs plastiques.

Autant dire que le Maroc, jadis pays longtemps associé au coucher du soleil avant la découverte du Nouveau monde, marque immanquablement sa présence sur la scène océanique internationale, en tant que carrefour maritime entre plusieurs continents et terre de contact et d’échange… au fil de l’eau.

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