Le jihadiste Peter Cherif placé en garde à vue à son arrivée en France (Castaner)
Le jihadiste français Peter Cherif, arrêté à Djibouti le 16 décembre, a été placé en garde à vue à son arrivée en France dimanche matin, a annoncé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Ce Français de 36 ans avait embarqué samedi vers 22H20 à bord d’un vol Air France à destination de Paris, menotté dans le dos et sous escorte, selon un photographe de l’AFP.
Peter Cherif a été arrêté le 16 décembre à Djibouti. Selon la présidence djiboutienne, il était arrivé à Djibouti par voie maritime via la ville côtière d’Obock, en provenance du Yémen, en possession de fausses pièces d’identité.
Devenu au Yémen un cadre d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), il est connu pour avoir été un intime des assaillants du journal satirique Charlie Hebdo, les frères Saïd et Chérif Kouachi.
En raison de ces liens, le nom de Peter Cherif apparaît dans l’enquête sur les attentats de janvier 2015 (Charlie Hebdo, Montrouge, Hyper Cacher), qui ont fait 17 morts.
Mais s’il a pu être présenté par certains médias comme un "possible commanditaire" de ces attentats, Peter Cherif ne fait, selon une source judiciaire en France, l’objet d’aucun mandat d’arrêt dans ce dossier, où le parquet de Paris vient de requérir un renvoi aux assises pour 14 suspects, en grande partie des soutiens logistiques présumés des tueurs.
Cela n’exclut toutefois pas qu’il soit visé par un mandat d’arrêt ou de recherche dans une autre enquête en France.
Il reste quoi qu’il arrive une cible de choix pour l’antiterrorisme français, comme pour les États-Unis qui l’ont inscrit en septembre 2015 sur leur liste noire de "combattants terroristes étrangers".
Selon des sources proches du dossier, un ou plusieurs juges d’instruction du pôle antiterroriste à Paris espèrent l’interroger au plus vite.
Arrêté une première fois à Falloujah, en Irak, fin 2004 alors qu’il combattait dans les rangs d’Al-Qaïda en Irak, Peter Cherif, condamné à 15 ans de prison à Bagdad, s’était ensuite évadé d’une prison irakienne en mars 2007 avant de rejoindre la Syrie.
Extradé par la suite en France, il y fut incarcéré pendant 18 mois. Il avait disparu en mars 2011, au dernier jour de son procès à Paris, et pris la fuite vers le Yémen.