Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), parmi les personnes enlevées samedi en fin de journée, toutes de confession musulmane sunnite comme l’EI, "figurent des femmes, des enfants, des familles ainsi que des combattants pro-régime".
Elles ont été kidnappées à Al-Bgheliyeh, banlieue nord-ouest proche de la ville de Deir Ezzor (est) et dans des secteurs alentours, avant d’être emmenés vers des régions aux mains de l’EI dans la province éponyme riche en pétrole et dans celle voisine de Raqa, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Ce dernier a dit craindre que l’EI "n’exécute les civils ou ne réduise les femmes à l’esclavage sexuel comme il l’a fait plusieurs fois dans le passé".
Samedi, l’EI a lancé une offensive d’envergure sur plusieurs secteurs de Deir Ezzor, qui lui a permis d’en contrôler environ 60%. Le régime contrôle toujours des portions de la ville ainsi qu’un aéroport militaire à proximité.
Des combats intermittents opposaient dimanche les forces du régime à l’EI dans le nord-ouest de la ville, alors que la banlieue d’Al-Bgheliyeh a été la cible de raids nocturnes de l’aviation de la Russie, alliée du régime, selon l’OSDH.
Avant d’emmener les 400 civils, les combattants de l’EI ont tué à Al-Bgheliyeh au moins 85 civils et 50 combattants prorégime, la plupart exécutés, selon l’OSDH.
L’agence officielle syrienne Sana a dénoncé un "massacre" et parlé de "300 civils tués".
Si ce bilan était confirmé, il serait l’un des plus élevés pour une seule journée dans ce conflit déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques réclamant des réformes, qui a dégénéré en guerre civile complexe avec plusieurs protagonistes.