Le gouvernement dubaïote au secours de Dubaï World et Nakheel
Dubaï s’apprête à mettre fin au cauchemar du conglomérat public Dubaï World. Dans le cadre d’une proposition visant à restructurer la dette de 23,5 milliards de dollars (17,6 milliards d’euros) contractée par l’entreprise phare de l’émirat et sa filiale Nakheel, le gouvernement serait disposé à convertir en actions plus de 10 milliards de dollars de prêts et à injecter 9,5 milliards de dollars de liquidités. Ces manoeuvres permettraient de rembourser intégralement le capital des créanciers.
Le gouvernement offre une aide financière substantielle pour chaque entité. Ainsi, Dubaï World sera recapitalisé par un échange de 8,9 milliards de dollars de crédit contre des actions et jusqu’à 1,5 milliard de dollars de liquidités pour financer les fonds de roulement et payer les intérêts sur les nouvelles lignes de crédit. Cela permettra aux créanciers d’être remboursés à 100 % de leur capital, par l’émission de deux tranches de nouvelles dettes, avec des échéances à cinq et huit ans.
Nakheel, le pourvoyeur entre autres des île-palmiers artificielles, recevra de la part du gouvernement des capitaux propres en échange de son prêt de 1,2 milliard de dollars. Le gouvernement injectera également 8 milliards de dollars de liquidités pour financer la réalisation de projets de construction. En retour, les créanciers recevront alors tout leur capital sur une période non précisée. Quant aux porteurs d’obligations de Nakheel, à échéance en 2010 et 2011 (1,7 milliard de dollars au total), ils seront intégralement remboursés et dans les temps.
Taux d’intérêt
Toutefois, ces propositions ne couvrent pas tous les cas de figure. En effet, le gouvernement n’a pas révélé les taux d’intérêt qu’il offrira aux créanciers, avec pour seule garantie pour les prêteurs de Nakheel un revenu basé sur les taux interbancaires des Emirats arabes unis (Eibor) et Londres (Libor). Dubaï n’a pas non plus précisé si la cession d’actifs comprendra les joyaux de la couronne détenue par Dubaï World, ou encore sa participation à hauteur de 6,3 milliards de dollars dans l’opérateur portuaire de Dubaï DP World.
Le plan de restructuration de Dubaï semble prometteur. L’émirat a besoin de l’approbation de 97 banques pour garantir un règlement des opérations à l’amiable. Et même si certaines banques auraient espéré un sauvetage intégral, il serait risqué de refuser ce plan de remboursement de la dette car Dubaï pourrait alors revenir sur ses promesses de soutien financier.
Una Galani