Rares sont les festivals internationaux qui donnent de véritables opportunités pour l’échange d’expériences et du savoir-faire cinématographique avec des cinéastes mondiaux pouvant partager les mêmes préoccupations, a affirmé August qui s’exprimait lors d’une table ronde avec la presse en marge du festival.
Le Festival du Marrakech, a-t-il dit, permet la réalisation de cet objectif à la faveur de son ouverture sur des expériences cinématographiques diversifiées et sa capacité d’attirer de grands acteurs de l’industrie cinématographique des quatre coins du monde.
Interrogé sur d’éventuels projets de collaboration avec des cinéastes et artistes marocains, le réalisateur danois a indiqué qu’il est disposé à travailler avec eux dans le cadre d’un film marocain s’il y a une histoire magnifique qui mérite de faire l’objet d’une mise en scène au cinéma.
Bien qu’il n’ait regardé que peu de films marocains, il peut dire que certaines œuvres qu’il a eu l’occasion de visionner sont d’un bon niveau, tout en insistant sur l’importance de déployer davantage d’efforts et de renforcer le soutien à l’industrie cinématographique pour promouvoir encore plus le cinéma national.
Bille August, qui avait remporté à deux reprises la Palme d’Or du Festival de Cannes (1992 et 1988), a rappelé qu’il avait déjà participé au Festival de Marrakech mais pas comme membre du jury, notant que la mission du jury est difficile car nécessitant beaucoup de concentration pour départager les films en compétition.
Ce qui est intéressant d’être dans le jury, a-t-il dit, est l’opportunité de découvrir des modes de vie, des façons de pensée et des expériences méconnues.
Évoquant l’expérience danoise, le réalisateur des "Meilleures Intentions" a mis en avant la particularité de cette cinématographie qui jouit d’un soutien important de l’Etat, notamment dans le domaine de la formation.
Né en 1948, Bille August est un cinéaste danois très attaché à la description du monde de l’enfance, de l’adolescence, et de leurs illusions.
En 1992, il reçoit au Festival de Cannes sa seconde Palme d’Or pour Les Meilleures Intentions, sur un scénario d’Ingmar Bergman, quatre ans après celle obtenue pour Pelle le Conquérant, également Oscar du meilleur film étranger, rejoignant ainsi le club sacré des sept réalisateurs ayant obtenu deux fois la précieuse récompense.
En 1993, il porte à l’écran le roman d’Isabel Allende La Maison aux Esprits, démarrant ainsi une série d’adaptations de bestsellers avec Smilla en 1996 d’après Peter Hoeg puis Les Misérables d’après Victor Hugo en 1997.