L’hebdomadaire explique avoir rencontré Redoine Faïd, 47 ans, l’un des détenus les plus surveillés de France, au parloir de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), derrière une "vitre de plexiglas".
Son avocate, Yasmina Belmokhtar, a confirmé à l’AFP "qu’il a rencontré une journaliste du JDD au parloir".
Redoine Faïd, qui s’était évadé en hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne) en juillet 2018, avait été arrêté trois mois plus tard dans l’Oise et incarcéré à l’isolement dans ce centre pénitentiaire aux allures de forteresse, ouvert en 2015.
A l’isolement, "on est emmuré vivant", décrit le braqueur au JDD. "On ne voit personne. On ne touche personne, au sens propre et au figuré. C’est l’exclusion totale ?: une vie de paria, de rebut de la société", "on survit hors du temps".
Se défendant d’être une "victime", il affirme que "certains" surveillants "refusent les promenades ou le sport" quand d’autres le "mettent excessivement à poil" pour le fouiller et "regardent à plusieurs (ses) parties intimes", décrit aussi les "menottes à chaque déplacement".
"Toute la barbarie pénitentiaire est concentrée dans cette structure carcérale hyper criminogène. C’est fait pour écraser ton âme", commente-t-il.
Il s’"impose une discipline en acier", "regarde franceinfo", dit avoir reçu "moins de dix visites" en un an.
"En arrivant ici, j’ai passé quatre-vingts jours de mitard, à ma demande. La vraie liberté est de choisir qui tu veux être. Ils tapent sur moi parce que j’ai repris ma liberté", assure-t-il.
"Je n’ai pas de problèmes avec la société, la police ou la justice", assure encore le médiatique braqueur qui, en 2010, n’hésitait pas à se présenter comme repenti pour faire la promotion de son livre à la télévision.
Redoine Faïd, qui s’était déjà évadé en 2013 de la prison de Lille-Sequedin, a été définitivement condamné à 25 ans de réclusion pour son rôle d’"organisateur" dans un braquage raté en 2010, qui avait coûté la vie à une policière municipale, et doit être rejugé en 2020 pour le braquage d’un fourgon blindé.
Il risque très gros pour son évasion de Réau. "Ils peuvent me mettre un siècle s’ils veulent, je l’accepte. Parce que j’assume ce que je fais (…). Je ne changerai jamais", conclut-il.