Laurent Blanc: « l’expérience ne s’achète pas au supermarché »

Laurent Blanc:
A trois mois de son entrée en lice dans l’Euro 2012, l’équipe de France de football va se jauger mercredi soir face à l’Allemagne.

"Nous serons ‘outsiders’ face à cette grande équipe. Favoris, nous l’étions avant. Les choses ont changé depuis…", a commenté lundi à Clairefontaine Laurent Blanc, champion du monde comme joueur en 1998, désormais en charge de la reconstruction d’une équipe éliminée piteusement aux premiers tours de l’Euro 2008 et du Mondial 2010.

Contrarié par l’absence de nombreux joueurs expérimentés dans l’entrejeu ainsi qu’en attaque, le sélectionneur compte sur le retour de Philippe Mexès après une grave blessure au genou pour assurer une assise défensive solide aux Bleus.

"Il faudra bien défendre. L’Allemagne va très vite vers l’avant, attaque à cinq ou six joueurs. Philippe Mexès peut apporter sa sécurité et sa sérénité en défense", a insisté Blanc. Libero des champions du monde 98, Blanc estime que le défenseur central du Milan AC, dont la dernière sélection remonte au France-Croatie de mars 2011, est plus qu’un simple défenseur.

"Je compte énormément sur lui. Il est très bon sur l’homme et aussi bon dans la construction. Il a un profil différent des autres défenseurs", s’était déjà réjoui le sélectionneur en annonçant la liste des 23 joueurs appelés pour disputer ce match amical mercredi à Brême.

"En équipe de France, il y a plus d’attente, plus de responsabilités qu’en club. On te juge sur un match, sur une prestation, ce n’est pas évident", reconnaît Mexès qui pourrait se voir honorer du brassard mercredi, comme Hugo Lloris et Eric Abidal, les deux autres joueurs désignés comme de possibles capitaines.

"Je n’ai pas les pieds qui tremblent", a affirmé Mexès, 29 ans, soignant ses maux par les mots. Il se dit ainsi psychologiquement remis de sa traumatisante exclusion du "groupe bleu" par Raymond Domenech en septembre 2008, suite à une défaite sans gloire 3-1 en Autriche. "Même s’il a eu un parcours chaotique en équipe de France, il a pour lui son expérience internationale", affirme Blanc, qui en avait fait son premier capitaine face à la Norvège en août 2010. "L’expérience internationale, on ne l’achète pas au supermarché".

Face à l’Allemagne, troisième des deux dernières Coupes du monde, Blanc devra se passer en attaque de son meilleur buteur, Karim Benzema, et de Loïc Rémy, les armes fatales du Real Madrid et de Marseille. Le retour de Louis Saha, buteur avec Tottenham ce week-end, témoigne de l’importance de l’expérience pour Blanc.

"Je vais moins vite qu’avant, mais j’ai plus d’expérience", remarque Saha, 33 ans, soucieux de briller. Il reste sur dix faméliques petites minutes jouées en cinq ans avec les Bleus, en raison de blessures à répétition.

C’est dans le secteur de l’entrejeu que Blanc est le plus inquiet. Les absences conjuguées d’Abou Diaby, Lassana Diarra et Yohann Gourcuff sont pénalisantes. "Au milieu, il manque de la personnalité, de l’expérience et éventuellement du talent", a avoué Blanc. "C’est un secteur très important. Avoir le choix de joueurs expérimentés est une bonne chose".

"On a des difficultés dans le jeu, des joueurs essentiels ne sont pas disponibles", note le sélectionneur pour qui les 17 matches sans défaite engrangés par l’équipe de France ne sont pas la preuve d’une nouvelle domination des Bleus sur la planète football. "On a un jeu moins en place que l’Espagne, l’Allemagne ou les Pays-Bas", dit-il.

Laurent Blanc, qui devrait offrir sa première sélection au Marseillais Morgan Amalfitano pour "la qualité de ses centres", devrait aligner la charnière centrale Philippe Mexès-Adil Rami et sait pouvoir compter sur Franck Ribéry, le plus allemand des joueurs français, pour contrarier les Allemands.

"L’Allemagne est l’une des équipes favorites de l’Euro. C’est un mélange de jeu anglais et brésilien, elle est belle à regarder", souligne Saha, qui pourrait évoluer en pointe en binô me avec Olivier Giroud, le meilleur réalisateur de Ligue 1 avec Montpellier.

"La clé de ce match, est de savoir qui aura le ballon", s’inquiète Blanc. "Les Allemands attaquent pied au plancher pour vous mettre la tête sous l’eau. Il faudra répondre au combat physique, et techniquement être au niveau de leurs meilleurs joueurs".

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