La Suède offre un manuel de diplomatie féministe aux chancelleries étrangères

La Suède a présenté jeudi un "Manuel de diplomatie féministe" pour faire partager aux ONG et aux chancelleries du monde entier les leçons de sa politique étrangère articulée depuis 2014 autour du droit des femmes.

Lancée dans la foulée des législatives de septembre 2014 par le gouvernement de centre-gauche – le premier à atteindre la parité homme-femmes -, la diplomatie féministe vise à "promouvoir l’égalité entre les sexes" et à garantir "à toutes les femmes et filles la jouissance de leurs droits fondamentaux".

"Les droits des femmes sont des droits de l’Homme", répète volontiers la ministre des Affaires étrangères Margot Wallström, selon une formule empruntée au mouvement féministe et reprise par Hillary Clinton.

Emancipation économique, lutte contre les violences sexuelles, influence dans les processus de paix, participation politique: sur le terrain ou dans l’arène internationale, à Bruxelles et New York, la diplomatie du pays scandinave actionne tous les leviers.

Et résume dans un livret d’une centaine de pages, accessible en anglais sur le site du gouvernement, ses principes et méthodes: assurer la parité hommes-femmes dans les conférences, investir les réseaux sociaux, mobiliser ressources humaines et financières, mettre les compétences en réseau, etc…

A la page 43, un graphique atteste de la montée en puissance des femmes dans la diplomatie suédoise: en 2016, 4 ambassadeurs sur 10 étaient des ambassadrices, contre 10% seulement 20 ans plus tôt.

"Quand nous avons lancé la diplomatie féministe il y a quatre ans, les réactions étaient mitigées. On a entendu quelques moqueries dans les premiers jours, et ici et là une opposition assumée", explique à l’AFP Margot Wallström.

"On nous disait: +ce ne sont que des mots+. C’est à cela que sert" le manuel, justifie la ministre social-démocrate, récipiendaire l’an dernier du prix "Agent for change" des Nations unies pour son action auprès des femmes.

Les résultats concrets de la diplomatie féministe sont pourtant difficiles à mesurer. L’objectif, plaide ses architectes, est de changer de paradigme, et cela prend du temps.

"Nous n’en sommes qu’au début (…), il reste tant à faire", reconnaît Margot Wallström.

Dans un rapport publié après trois ans d’activité, le ministère jugeait les succès "significatifs".

Il citait par exemple son rôle d’information et de financement dans le combat contre les "normes de masculinité destructives" en République démocratique du Congo, ou l’inclusion des principes d’égalité entre hommes et femmes dans l’accord de paix signé en 2016 en Colombie.

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