S’exprimant à cette occasion, l’ambassadeur du Maroc en Australie, M. Karim Medrek, invité d’honneur de la rencontre, tenue sous le thème « Maroc, Israël et le monde juif : une nouvelle ère de relations », a évoqué les éléments déterminants du rétablissement des relations du Maroc avec Israël, en l’occurrence les liens historiques de la communauté juive d’origine marocaine avec le Royaume, la nouvelle dynamique et les perspectives économiques d’avenir entre le Maroc et Israël et enfin les efforts pour la consolidation de la paix et de la stabilité dans la région.
Le diplomate a, de prime abord, mis en avant la Haute sollicitude dont les Souverains du Maroc, à travers le temps, entouraient les citoyens marocains de confession juive. Il est revenu, à ce propos, sur le rejet catégorique de Feu Mohammed V des lois anti-juives imposées par le régime de Vichy, alors que le Maroc était sous protectorat.
Il a aussi énuméré les différentes mesures prises pour sauvegarder l’histoire et le patrimoine juifs, notamment la reconnaissance de la pluralité de l’identité nationale marocaine dans la Constitution de 2011, qui consacre l’importance de l’affluent hébraïque en tant que partie du patrimoine culturel et historique du Maroc.
M. Medrek a ajouté que le Maroc a toujours considéré la diversité de ses affluents, comme étant une richesse, au service de son développement, notant que cette particularité se décline, aujourd’hui, dans les programmes d’enseignement, le financement de plusieurs projets de restauration et de réhabilitation de cimetières, de quartiers et de sites religieux juifs, faisant ainsi du Maroc une référence dans l’enseignement de la paix, de la tolérance et du vivre ensemble.
Le diplomate a rappelé que la reprise des relations entre le Maroc et Israël répond aux liens forts et à l’attachement indéfectible de la communauté juive d’origine marocaine à son pays, soutenant que cette décision, loin d’être circonstancielle, est au contraire réfléchie.
L’Ambassadeur a, par ailleurs, fait savoir que la particularité du judaïsme marocain et sa résilience se manifestent dans la posture des Musulmans et Juifs au Maroc qui ont, collectivement, résisté à l’amnésie en s’appropriant leur histoire commune.
M. Medrek a, en outre, tenu à souligner que cette reprise a ouvert pour le Maroc et Israël des perspectives économiques prometteuses et a contribué à la relance des échanges commerciaux entre les deux pays, dont le potentiel est estimé à 500 millions de dollars par an, ce qui contribuera sans doute à la prospérité et au développement des deux pays et ouvrira la voie à un nouveau paradigme pour parvenir à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient.
L’Ambassadeur a précisé que les relations économiques avec Israël ne font, en fait, que reprendre, notant que les deux pays devraient envisager de dynamiser ces relations selon une posture gagnant-gagnant. Il a souligné, à cet égard, que depuis l’annonce de la reprise des relations, les milieux d’affaires multiplient les initiatives et prises de contact en tous genres.
Au cours des derniers mois, plusieurs accords bilatéraux ont été signés entre les deux parties, a-t-il affirmé, notant qu’il existe des opportunités d’investissement potentielles dans la coopération triangulaire. Il a saisi, cette occasion, pour inviter le secteur privé israélien à considérer le Maroc comme une porte d’entrée au continent africain pour bénéficier du savoir-faire marocain dans la région.
Enfin, s’agissant du processus de paix au Moyen-Orient, M. Medrek, tout en indiquant que cette nouvelle dynamique représente une opportunité et un grand espoir pour promouvoir une paix véritable, a souligné que le Royaume est prêt à contribuer à tout effort de paix constructif en vue de parvenir à une solution juste, durable et équitable au Moyen-Orient et de permettre aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre en paix.
Cet événement a été organisé par le Conseil Australo-Israélien et des Affaires Juives (Australia/Israel & Jewish Affairs Council-AIJAC), principale organisation représentant les intérêts de la communauté juive australienne auprès du gouvernement, des médias et d’autres organisations communautaires en Australie.
Ont pris part à cette visioconférence, une cinquantaine de participants dont des hommes politiques australiens, des avocats, des universitaires et des hommes d’affaires.