La nouvelle vie de Sarkozy se dessine…

Nicolas Sarkozy va attendre septembre pour siéger au Conseil constitutionnel et ne compte pas reprendre son métier d’avocat. Il rêve d’un avenir à l’échelle internationale.

La nouvelle vie de Sarkozy se dessine...
Trois semaines à Marrakech et le revoilà. Il passera son mois de juin à Paris avant de regagner, cet été, la résidence de Carla, au Cap Nègre. Sa nouvelle vie commencera en septembre.

Debré et le tapis Zao Wou-Ki

Une pièce de 20 m2 meublée sobrement, rien au mur, au sol juste un tapis signé Zao Wou-Ki, l’artiste préféré de Dominique de Villepin, agrémente le bureau du nouveau membre du Conseil constitutionnel. Jean-Louis Debré n’a pas attendu de savoir si Nicolas Sarkozy siégerait parmi les sages, comme le prévoit la Constitution pour les anciens présidents de la République. Le chiraquien a demandé à ses services de préparer un bureau dès le lendemain de la défaite à la présidentielle. Un bureau installé en face du sien. Voilà qui devrait fournir l’occasion aux deux hommes, dont les relations sont notoirement mauvaises, de se détester encore un peu plus ou alors d’enterrer la hache de guerre.

Sur place, Nicolas Sarkozy ne croisera pas son voisin de bureau… Jacques Chirac, qui a suspendu sa présence depuis l’année dernière. Il verra, en revanche, Valéry Giscard d’Estaing, qui s’est réservé le plus beau bureau (avec vue sur les jardins du Palais-Royal), même si l’Auvergnat vient de moins en moins aux séances du Conseil. Sarkozy a prévenu Debré qu’il serait très présent, y compris aux séances pour délibérer sur les QPC (questions prioritaires de constitutionnalité). Une révolution juridique introduite par ses soins en 2008 dans la Constitution. Des séances où plaident des avocats dans une salle ouverte au public. Sarkozy sera aussi le premier ex-président à juger des lois initiées par celui qui l’a battu! Une situation inédite qui fait déjà débat parmi les juristes et… les socialistes. En privé, Sarkozy ironise sur son futur rôle de "contre-pouvoir" qu’il pourrait organiser au sein du Conseil. Debré attend son nouveau sage de pied ferme. "Nicolas attendra sans doute septembre pour aller siéger", assure un de ses amis.

Son courrier rue de Miromesnil

Nicolas Sarkozy devra patienter encore quelques jours pour prendre possession de ses bureaux d’ancien président. Les ouvriers s’affairent au 77, rue de Miromesnil, à 200 m de l’Élysée. C’est là que la demi-douzaine de collaborateurs, auxquels il a droit en tant qu’ancien chef de l’État, va s’installer en fin de semaine. Son courrier y arrive déjà. Brice Hortefeux, qui sert d’intermédiaire à beaucoup de responsables de droite, les renvoie vers cette adresse. Car pour l’instant, Sarkozy n’a pas l’intention de retourner dans son étude d’avocat. Il réfléchit à sa nouvelle vie. Faire du business? Se tenir en réserve de la République? "Ça vaut quand même le coup d’y penser encore deux mois car il va faire un choix qui conditionnera les vingt prochaines années de sa vie", confie un ami. Certains le voient plutôt tenter de rebondir dans une fonction européenne. Faire de la politique au niveau européen est probablement son rêve secret. "À part au ministère de l’Intérieur, Nicolas n’est jamais revenu à une fonction qu’il a déjà exercée. Il préférera sûrement un nouveau défi", analyse un de ses ex-collaborateurs.

De retour à Paris, il va consulter, recevoir amis politiques et des affaires. Il veut encore se donner deux mois pour réfléchir à son avenir. Sur le plan matériel, il n’y a pas d’urgence. Entre ses émoluments d’ancien président et de membre du Conseil constitutionnel, il peut compter sur 20.000 euros mensuels.

Bientôt un voyage à l’étranger

S’il a observé une vraie coupure durant ces premiers jours de repos au Maroc, Sarkozy a passé sa dernière semaine pendu au téléphone: Brice Hortefeux un jour sur deux, Franck Louvrier un sur trois, Alain Juppé, Henri Guaino, Jean-François Copé, Claude Guéant, Christian Estrosi, Nadine Morano, Bruno Le Maire et, bien sûr, François Fillon, qui l’a appelé notamment jeudi soir après son passage sur France 2. "Evidemment qu’il suit l’actualité, mais pas de manière névrotique", assure un des anciens visiteurs à l’Élysée.

Dans l’immédiat, il a prévu de passer le mois de juin à Paris. Le temps qu’Aurélien, le fils de Carla, finisse son année scolaire. L’ex-couple présidentiel prendra ensuite ses quartiers au Cap Nègre. Comme chaque été. "J’espère que les paparazzi nous laisseront tranquilles", se plaint régulièrement l’ex-première dame. Sarkozy a le projet d’un voyage privé à l’étranger – peut-être aux États-Unis, où Obama l’a invité. Le plus dur commence pour lui. Au Maroc, il a décompressé. Passé du temps avec Carla et leur fille, Giulia. Fait du quad avec ses fils Pierre et Jean. Apprécié le soutien de l’amie Isabelle Balkany, qui leur a rendu visite. "Il ne va pas trop mal. Je ne sens aucune déprime chez lui, plutôt de l’ennui", décrypte un proche. Ce qui n’est pas illogique pour un homme qui a vécu pendant dix ans avec un agenda surbooké.

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