La nouvelle usine de Renault au Maroc se rode peu à peu

La nouvelle usine de Renault au Maroc se rode peu à peu
De jeunes ouvriers patientent le long de la ligne d’assemblage où une voiture avance au ralenti: la nouvelle usine de Renault à Tanger est encore en rodage avant une montée à plein régime.

Le nouveau site à bas coûts du constructeur automobile français a été inauguré jeudi mais la fabrication a en fait été lancée le 27 janvier, lorsque le top départ industriel a été donné après plusieurs mois de tests et de travaux.

Il a fallu en effet procéder au terrassement du terrain de 300 hectares situé entre des collines plantées d’éoliennes, mais aussi dévier et canaliser des rivières pour éviter que les pluies violentes que connaît la région ne ravagent le sol. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit deux années d’affilées pendant les travaux.

Aujourd’hui une première chaîne de production, comprenant les ateliers d’emboutissage, de tôlerie, de peinture et de montage, est en place.

Une deuxième ligne est prévue pour 2013 là où s’affairent encore des pelleteuses et où des bâtiments sont en train d’être montés. Une troisième est prévue sur un terrain pour l’instant vierge afin que Nissan, le partenaire japonais de Renault, puisse un jour rejoindre le projet.

Une voiture toute les dix minutes

Cette usine est une première pour le Maroc où l’industrie automobile est pour l’instant quasi-inexistante. Elle est aussi le premier site conçu par le constructeur automobile qui prévoit que les eaux usées ne soient pas rejetées dans l’atmosphère et où les émissions de CO2 sont compensées.

Elle est desservie par une autoroute et une voie de chemin de fer toutes neuves permettant notamment de desservir le port de Tanger Med tout proche et ensuite l’Europe et le pourtour méditerranéen.

Dans les ateliers blancs, les ouvriers apprennent peu à peu les gestes qu’ils seront amenés à faire 44 heures par semaine. "La voiture est simple à fabriquer, ce qui nous a permis de favoriser beaucoup les postes manuels", explique le directeur de l’usine Tunç Basegmez.

Pour l’instant, seulement 30 véhicules, des monospaces, sortent de l’usine chaque jour. D’ici trois mois, la production devrait atteindre son rythme de croisière avec 30 véhicules par heure, soit 170.000 par an en travaillant six jours sur sept avec trois équipes.

Spectacle inhabituel, sur la ligne d’assemblage, les ouvriers patientent dix minutes entre chaque véhicule. En début de chaîne, un panneau d’affichage présente les progrès réalisés par chaque personne en terme de qualité et pour se rapprocher du temps jugé optimal pour accomplir ses gestes de travail.

Des pancartes en arabe rappellent aussi au personnel qu’ils ne doivent pas prendre de photographie du futur modèle qui sera fabriqué à Tanger, un utilitaire dont quelques exemplaires sont cachés sous des bâches.

Un troisième modèle est déjà prévu et l’usine pourra aussi produire plus tard la remplaçante de la berline Logan.

Environ 2.500 salariés travaillent déjà dans l’usine et les effectifs doivent monter à 6.000. Actuellement, environ 300 d’entre eux sont venus de l’étranger pour former leurs collègues marocains. "ici on a des Espagnols, des Turcs, des Roumains, un Japonais, des Français…", énumère Paul Carvalho, directeur des fabrications de Renault Tanger.

Un centre de formation, situé aux portes de l’usine et financé par le Maroc, est chargé de former le personnel dont la plupart n’a jamais travaillé dans l’automobile. Trois mois de formation sont prévus pour les ouvriers en chaîne et les gens sont embauchés par Renault dès qu’ils sont en formation. Le salaire mensuel moyen est équivalent à 250 euros.

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