A la mi-journée, la devise turque s’échangeait à 2,2152 LT pour un dollar et à 3,0285 LT pour un euro, après avoir débuté la journée à respectivement 2,1720 LT et 2,9687 LT, tandis que le principal indice de la Bourse d’Istanbul gagnait 0,30% à 63.736,58 points.
La livre avait les planchers historiques de 2,39 LT pour un dollar et 3,27 LT pour un euro lundi dans la journée de lundi, contraignant la banque centrale à convoquer dans l’urgence mardi soir son comité de politique monétaire.
A l’issue de cette réunion, l’institution a annoncé une augmentation de 7,75 à 12% de son taux d’intérêt au jour le jour et de 4,4 à 10% de son taux repo hebdomadaire (taux auquel la banque centrale rémunère les dépôts des banques, ndlr), malgré les pressions du gouvernement turc opposé à ces mesures.
Juste avant cette décision, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s’était publiquement déclaré hostile à cette mesure et avait mis en garde l’institution monétaire contre ses conséquences, de crainte qu’elle affecte la croissance et creuse les déficits publics.
Interrogé mercredi matin sur la chaîne de télévision NTV, son ministre des Finances Mehmet Simsek s’est montré plus mesuré, se refusant à tout commentaire sur la décision de la banque centrale pour ne pas affecter sa "crédibilité".
"S’ils ont pris une telle décision, je suis sûr que c’est la bonne", a-t-il jugé, "la décision de la banque centrale a éliminé dans une large mesure les inquiétudes des investisseurs".
Depuis la mi-2013, la monnaie turque, comme celle des autres pays émergents, est fragilisée par la politique de resserrement monétaire décidée par la Réserve fédérale américaine (Fed). Son plongeon s’est accéléré depuis la mi-décembre à cause de la crise politique provoquée par un scandale politico-financier qui éclabousse le gouvernement.
La chute de la livre inquiète les marchés et les acteurs économiques turcs, qui redoutent un ralentissement de l’économie du pays.