La Libye pourrait s’intéresser à BP
Après que le groupe pétrolier a démenti être à la recherche de nouveaux actionnaires, Shokri Ghanem, président de National Oil Co., un pétrolier libyen, estime que la Libye devrait rentrer au capital de la compagnie pétrolière britannique. Selon The Times, Londres réfléchit à un plan d’urgence.
Tony Hayward : «BP reste en Azerbaïdjan»
Ce qui n’empêcherait pas, selon le quotidien The Times, le gouvernement britannique de réfléchir à un plan d ’urgence au cas où le groupe s’effondrerait ou serait la proie d’un rachat. Il a de quoi s’inquiéter quand on sait que la compagnie pétrolière emploie plus de 10.000 personnes au Royaume-Uni et a payé 5,8 milliards de livres (environ 7 milliards d’euros) en 2009.
Le groupe contrôle des actifs énergétiques importants au Royaume-Uni, comme le système d’oléoducs qui relie une cinquantaine de champs pétroliers et gaziers en mer du Nord. Mais également des actifs stratégiques à l’étranger comme l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, qui relie l’Europe à l’Azerbaïdjan, où le directeur général de BP, Tony Hayward, était en visite mardi. Il a confirmé que la compagnie pétrolière restait engagée dans ses projets énergétiques dans ce pays, malgré la hausse constante de la facture de la marée noire. Par ailleurs, le 20 juillet prochain, le premier ministre britannique David Cameron devrait rencontrer le ministre de l’Energie américain Chris Huhne à Washington, selon le Times.
Certains acteurs pourraient déjà se positionner pour rentrer dans le capital de BP. Ce pourrait être le cas de la Libye. Shokri Ghanem, le président du pétrolier libyen, National Oil Co., a déclaré lundi qu’il allait recommander BP au fonds souverain libyen, le Libyan Investment Authority.
«BP est intéressant maintenant que son prix a été divisé par deux et je continue à avoir confiance dans BP», a-t-il affirmé à l’agence Zawya Dow Jones. BP ne vaut plus «que» 92 milliards de dollars, alors que, fin 2009, elle pesait 181 milliards de capitalisation boursière. Parallèlement, la facture de la marée noire grimpe : BP estime son coût à plus de 3 milliards de dollars, quand certains analystes avancent un chiffre de 60 milliards de dollars.
BP a plus que doublé ses bénéfices au premier trimestre
Mais la compagnie pétrolière britannique a plus que doublé ses bénéfices au premier trimestre à 6,08 milliards d’euros. Nul doute que cette situation devrait attirer d’autres compagnies pétrolières. Pour l’heure, les grandes majors du pétrole ne sont pas intéressées. Christophe de Margerie, PDG de Total, a même déclaré lundi qu’il n’étudiait pas le rachat de BP. Les compagnies chinoises et russes pourraient également se placer: les premières bénéficieraient d’un transfert de technologie – elles maîtrisent mal l’exploration et l’exploitation off-shore -, et les secondes auraient accès à des réserves d’hydrocarbures dont elles ont besoin.