La leçon politique de DSK à Macron

Lors d’un hommage privé à l’ancienne ministre Nicole Bricq, brutalement décédé en août, a convoqué les valeurs de la gauche devant une audience conquise et en présence de François Hollande et d’Emmanuel Macron. « c’était lumineux », raconte un élu présent.

"S’exprimant sans notes, comme autrefois, faussement décontracté, comme toujours, DSK a dressé le portrait de Nicole Bricq comme de quelqu’un "qui savait qu’il n’y a pas de combat qui vaille sans effort collectif, ni sans estime de l’adversaire". Du CERES à En Marche!, la vie politique de Nicole Bricq nous raconte l’histoire d’une génération", a-t-il dit.

"Avec cette idée qu’il y avait une place pour l’entreprise et pour l’entrepreneur, à condition qu’on soit capable de créer un climat de confiance réciproque. Je l’avais convaincue de mon idée de socialisme de la production, pour remplacer le vieux socialisme de la redistribution. Et quand on voit aujourd’hui les méfaits, l’explosion des inégalités créées par la financiarisation de la mondialisation, on voit que la cible n’était pas si mal choisie", s’est félicité l’ancien favori du PS pour la course à la présidentielle.

Ne pas "confondre" droite et gauche

"Loin de la tentation de la gauche de la gauche de croire qu’être de gauche, c’est dépenser plus, et qu’il n’y avait pas de limite à cela, elle n’acceptait pas cette facilité, a-t-il poursuivi. Quand on cesse de compter, disait Bettelheim, c’est la peine des hommes que l’on cesse de compter", a poursuivi l’ancien patron du FMI, devant Emmanuel Macron et l’ancien président François Hollande.

"Dominique Strauss-Kahn en est venu au cœur du projet macroniste, le dépassement du clivage droite-gauche. Ce que lui appelle « l’acceptation du compromis", souligne le journal L’opinion qui a consacré un long article à l’événement.

"Quand on est sûr de ce qu’on pense, on peut faire des compromis avec des adversaires d’hier et peut être de demain, a-t-il approuvé. Elle l’a fait par conviction, très loin du cynisme de beaucoup. Parce qu’elle savait que les valeurs de gauche et les valeurs de droite ne sont pas les mêmes. Que les deux sont nécessaires à l’équilibre de la société, mais que leur opposition dialectique vivra tant que vivra la démocratie. Les mêler, ce n’est pas les confondre. Les faire avancer ensemble, c’est savoir garder leur équilibre", a asséné DSK.

Cette sortie sonne comme un rappel à l’ordre sur les valeurs de la gauche envers celui qui a d’abord défendu une ligne "ni de droite, ni de gauche", puis "de gauche et de droite", et qui aujourd’hui est qualifié par ces détracteurs de "président des riches" . L’épisode est d’autant plus intéressant que de nombreux proches de l’ancien directeur du FMI sont aujourd’hui dans les premiers rangs d’Emmanuel Macron.

"Un discours longuement applaudi par la salle, presque comme dans un meeting, témoigne un participant. J’ai vu le moment où les gens allaient se lever", rapporte L’Opinion.

Clôturant la soirée, tout juste revenu d’Amiens, Emmanuel Macron s’exprimait pour la première fois devant une salle socialiste. Il a paru "décalé", "un cran en dessous " de l’avis général, selon L’Opinion .

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