Les requins mélomanes ne s’en remettront peut-être pas mais la décision de la famille de Johnny Clegg est irrévocable. Non, la musique du « zoulou blanc » ne servira pas à attirer les squales autour des cages des plongeurs en mal de sensations fortes.
Organisateur d’excursions en mer, Lloyd Edwards vient d’obtenir du département sud-africain des Affaires environnementales le feu vert pour faire plonger ses clients au milieu des requins dans la baie d’Algoa, au large de la ville de Port Elizabeth (sud).
Pour s’assurer de leur présence autour de ses cages, il a prévu de s’inspirer de certains collègues qui appâtent les prédateurs en leur diffusant de la musique.
En Australie, a assuré M. Edwards à l’AFP, les riff de guitare du groupe AC/DC attireraient les requins aussi sûrement que le sang de leurs malheureuses victimes dans les mythiques « Dents de la mer » de Steven Spielberg…
Pour « donner une touche et un parfum africains » à son piège musical, il souhaitait utiliser les chansons d’inspiration mbaqanga de Johnny Clegg, un genre musical zoulou dont l’adaptation a fait le succès du chanteur, mort en juillet dernier à l’âge de 66 ans.
Contactés, les proches de l’auteur du tube planétaire « Asimbonanga » lui ont opposé une ferme fin de non-recevoir.
« La famille a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas que la musique de Johnny soit utilisée pour ce genre d’intrusion avec la faune sauvage », a indiqué à l’AFP son ex-manageur, Roddy Quin.
« Johnny aurait détesté être utilisé ainsi pour tromper un animal sauvage dans des conditions qui ne sont pas naturelles », a poursuivi M. Quin.
« Nous respectons les valeurs de la famille. Nous allons donc utiliser une autre musique », s’est incliné lundi, fort marri, Lloyd Edwards, qui s’est tourné vers l’université de Port Elizabeth pour choisir une partition digne des ouïes des requins.