L’US Navy défie Trump et poursuit la procédure d’exclusion d’un soldat de son unité d’élite

L’US Navy a décidé de défier Donald Trump et de poursuivre la procédure entamée jeudi pour exclure de son unité d’élite, les "Navy Seals", un sous-officier américain déchu de son grade après avoir été accusé de crimes de guerre.

L’examen par un panel d’officier du cas d’Edward Gallagher et de trois autres Navy Seals non identifiés pour décider de leur maintien au sein des Seals "se poursuit", a indiqué samedi à l’AFP un haut responsable du Pentagone s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

L’US Navy a annoncé mercredi l’ouverture d’une procédure interne pour décider notamment si Edward Gallagher, dont le cas a notamment été défendu par la chaine de télévision Fox News, très suivie par Donald Trump, peut rester au sein de cette unité très respectée de l’US Navy.

Edward Gallagher avait été acquitté en juillet du meurtre d’un prisonnier adolescent lors d’une mission en Irak en 2017 et de deux tentatives de meurtre sur des civils irakiens à l’aide de son fusil de précision, ainsi que pour obstruction à la justice.

Il avait en revanche été reconnu coupable d’avoir posé à côté du corps du jeune homme en compagnie d’autres soldats, une photo de groupe de nature à "porter préjudice aux forces armées" d’après l’acte d’accusation, et dégradé d’un rang, une sanction qui réduisait sa solde et sa retraite.

Le 11 novembre, M. Trump a gracié un ex-soldat américain condamné pour meurtre et un autre accusé d’avoir assassiné à l’arme blanche un taliban, en dépit des critiques d’anciens responsables militaires américains. Il a également annulé la décision de la justice militaire de rétrograder Edward Gallagher.

Jeudi, M. Trump était de nouveau intervenu sur Twitter en faveur de Gallagher.

"La Navy ne va PAS retirer son Trident au Navy Seal Eddie Gallagher", a tweeté le président en référence au prestigieux insigne que portent les soldats des commandos de la Marine américaine.

Le secrétaire américain à la Navy, Richard Spencer, a démenti samedi avoir menacé de démissionner pour protester contre les interventions du président américain dans cette affaire, comme l’affirmaient plusieurs médias américains.

"Contrairement à une croyance populaire, je suis toujours là. Je n’ai pas menacé de démissionner", a déclaré M. Spencer lors d’un forum sur la sécurité à Halifax (Canada). "Nous sommes là pour parler des menaces externes et Eddie Gallagher n’en est pas une".

Le chef de l’US Navy a précisé qu’il ne considérait pas qu’un tweet soit un ordre formel du président qui est, selon la constitution américaine, commandant en chef des forces armées. "J’ai besoin d’un ordre formel pour agir", a-t-il indiqué à des journalistes en marge du forum.

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