L’ONU accuse Damas de faire échouer les pourparlers de paix à Genève

L’émissaire de l’ONU sur la Syrie a accusé jeudi le gouvernement de Damas d’avoir fait capoter les pourparlers de Genève en refusant de dialoguer avec l’opposition, parlant d’"occasion en or manquée".

"Je suis déçu (…) c’est une occasion en or manquée", a conclu le médiateur de l’ONU, Staffan de Mistura, à l’issue du huitième cycle de négociations à Genève.

Le diplomate avait pourtant assuré à plusieurs reprises ces derniers mois qu’il voulait cette fois de "réelles négociations" entre les délégations du gouvernement et de l’opposition unifiée.

Si l’opposition s’est bien présentée unie pour la première fois à Genève, pour le reste, "nous n’avons pas eu de vraies négociations", a jugé M. de Mistura, pourtant habituellement optimiste.

S’exprimant devant les médias, il a accusé la délégation gouvernementale de "ne pas avoir cherché vraiment à avoir un dialogue et à négocier".

En revanche, "je dois dire, (…) que l’opposition l’a fait".

Depuis le début du processus de Genève en 2016, la délégation gouvernementale syrienne a toujours refusé de parler directement aux représentants de l’opposition syrienne, n’acceptant de discuter qu’avec le médiateur.

"Malgré beaucoup d’efforts de mon équipe, nous n’avons pas eu de vraies négociations. Nous avons eu cependant des discussions bilatérales", a précisé M. de Mistura. "Mais avec le gouvernement nous n’avons eu malheureusement qu’un seul sujet de discussion (…) le terrorisme".

En revanche, a-t-il poursuivi, l’opposition a abordé les quatre sujets de discussions fixés par l’ONU à l’ordre du jour de ces pourparlers: la gouvernance, la Constitution, les élections supervisées par les Nations unies et le terrorisme.

Trois de ces "paniers" figurent dans la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2015, et le quatrième, sur le terrorisme, a été ajouté en 2017 sur l’insistance de Damas.

Lors de ce huitième cycle, les discussions se sont concentrées sur la rédaction d’une Constitution et l’organisation d’élections.

Le médiateur de l’ONU a par ailleurs accusé le gouvernement d’avoir introduit une précondition aux pourparlers en estimant que la délégation de l’opposition n’était pas assez représentative. (afp)

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