L’équipe de France n’ira pas en demi-finales
Les Bleus sont tombés samedi soir à Donetsk sur une formation espagnole impériale, qui l’a emporté 2-0 grâce à un doublé de Xabi Alonso. Les champions du monde et d’Europe affronteront le Portugal dans le dernier carré de la compétition, mercredi prochain.
Manque de chance, en face, ce n’est pas la même histoire, les redoublements de passes, les appels, les transversales et les décalages, tout y est passé. Si Fabregas, lancé dans la profondeur, n’obtient pas le penalty qu’il réclamait (6e), les hommes de Del Bosque ont tout le loisir qu’ils veulent pour orchestrer leurs phases offensives. A force de tenter, cela va finir par passer avec Jordi Alba qui dépose littéralement Debuchy, entre dans la surface et centre pour Xabi Alonso qui ouvre la marque d’une tête smashée (1-0, 19e). Le problème vient de s’amplifier pour les Bleus. Et ce n’est pas le timide coup franc de Benzema dans les nuages (26e) qui va y changer quoi que ce soit. Et quand enfin il est servi, Ramos commet la faute et écope d’un carton jaune (31e). La nécessité de profiter de la moindre opportunité édictée par Blanc prend forme sur le coup franc qui suit puisque Casillas détourne de sa lucarne la tentative de Cabaye (32e).
Malgré cela, les Français restent trop timides, comme conditionnés par la peur de jouer l’Espagne et de prendre une danse à chaque intervention. Du coup, ils ne s’engagent pas suffisamment dans les duels défensifs, à part peut-être Malouda, et offensifs. Si les opportunités ne sont pas légion, Laurent Blanc a dû secouer ses hommes dans le vestiaire. A la reprise, c’est le buteur, Xabi Alonso qui se distingue le premier, il change de rythme et enchaîne d’une frappe qui passe au-dessus (51e). Les Bleus semblent néanmoins un tout petit mieux mais c’est au niveau de la finition que ça coince avec trois mésententes entre Benzema et Ribéry (52e, 53e et 55e), dont deux passes mal assurées, une pour chacun. Le Bavarois se reprend en plaçant un joli centre pour Debuchy qui la met juste au-dessus (60e). C’est la première occasion dans le jeu pour les Français. La seule…
Jouer haut ne suffit cependant pas et il faut un sauvetage parfait de Lloris dans les pieds de Fabregas pour éviter le pire (62e). Benzema ne désarme pas mais, encore une fois, sa frappe s’envole dans les nuages (63e). Un léger mieux qui ne contente pas Laurent Blanc qui lance Ménez et Nasri à la place de Malouda et Debuchy (64e) Del Bosque réplique avec Pedro qui entre à la place de Silva (65e) puis Torres qui remplace Fabregas (67e). Un double changement qui manque de peu de payer puisque Pedros centre pour Torres et oblige Koscielny à un retour parfait (69e). Le match tombe dans un faux rythme qui convient parfaitement à l’Espagne mais pas à Blanc qui lance Giroud à la place de M’Vila (79e). Il y aura donc la fameuse association Benzema-Giroud qui avait tant la cote avant le début du tournoi. Mais encore une fois, sans la possession de la balle, cela ne sert à rien. Il y a bien ce corner de la dernière chance frappé par Nasri mais Rami ne peut cadrer (88e). Le mot de la fin revient à Xabi Alonso qui transforme un penalty obtenu par Pedro (2-0, 90e).
L’Espagne tient enfin sa première victoire face à la France dans une phase finale d’une grande compétition. C’est anecdotique pour une formation déjà tournée vers sa demi-finale contre le Portugal. En revanche, l’Euro s’arrête là pour une équipe de France qui a pu mesurer l’écart qui la sépare encore du très haut niveau. Tout n’est évidemment pas à jeter mais le travail ne manque pas d’ici le Brésil…