L’économiste Jean-Claude Masangu Mulongo très optimiste sur l’émergence d’une nouvelle ère économique africaine
« Pourquoi je crois au développement de l’Afrique », est l’intitulé d’un récent ouvrage de Jean-Claude Masangu Mulongo, dans lequel il nous livre une vision très optimiste fondée sur l’émergence d’une nouvelle ère économique africaine.
L’auteur s’attarde longuement sur les infrastructures sans lesquelles il ne peut y avoir de développement durable. Dans la majorité des pays africains, soutient-il, il y a actuellement un foisonnement des infrastructures dans les domaines de l’énergie, des routes, des Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ces infrastructures contribuent à améliorer la compétitivité du continent et constituent, par conséquent, un autre motif de croire au progrès de l’Afrique.
Plaidant pour la création future d’une Banque centrale africaine censée renforcer l’intégration économique continentale, l’auteur va jusqu’à soutenir la possibilité pour l’Afrique de réaliser, dans les deux décennies qui viennent, l’autosuffisance alimentaire grâce à son agriculture. Pour ce faire, il préconise la prise en compte des grands ensembles régionaux, et l’investissement sur toute la chaîne agricole : de la production à la transformation en passant par le stockage, la conservation et la distribution.
A contre-courant de toutes les prévisions pessimistes relatives à la crise économique mondiale, Masangu estime que cette crise n’a pas été aussi cruciale qu’on nous le fait penser. Par contre, elle est l’occasion de repenser nos stratégies à long terme. Le continent doit d’abord réfléchir à être moins dépendant des matières premières qu’il produit. Il faut diversifier l’économie, travailler davantage en partenariat sur des projets intégrateurs avec d’autres régions et pays. La microfinance doit être encouragée pour insuffler une énergie vitale à des zones rurales délaissées par les circuits bancaires classiques. Enfin, outre le travail mené avec les pays du Nord, il ne faut pas manquer les opportunités apportées par les nouveaux partenaires comme le Brésil, la Chine et l’Inde. « Ces nations peuvent amener une autre façon de faire du business ».
Détaillant les effets de la crise sur les économies maghrébines et marocaines, Masangu a fait savoir que la solidité du secteur financier, ainsi que les programmes de développement sectoriel en cours, ont permis à l’économie marocaine de surmonter les effets de la crise internationale sans trop de séquelles. La croissance économique dans la région de l’Afrique du Nord a certes marqué le pas en 2009 avec un taux de croissance de -5 pour cent (sauf pour le Maroc qui a réalisé 5,4 pour cent), mais elle devait rebondir en 2010 grâce aux bonnes performances de pratiquement tous les pays du Maghreb, soutient-il, avant de préciser que des pays comme l’Algérie et la Libye connaissent un ralentissement provoqué par une baisse de production de pétrole, ainsi que l’Egypte, où les revenus du tourisme, du canal de Suez et de certaines autres exportations diminuent également. Le profil de production et d’exportations du Maroc et de la Tunisie les rendent moins vulnérables à un tassement de la demande liée à la crise mondiale mais, là aussi, l’économie a tourné un peu au ralenti. Et avec l’embellie mondiale espérée en 2010, les exportations du maroc et de la Tunisie devraient retrouver leur attractivité et compenser de nombreux facteurs négatifs.
Nombreux sont les économistes, les Affairistes et le investisseurs qui désapprouvent ce portrait ‘’excessivement’’ optimiste que brosse l’auteur sur l’économie africaine. Pourtant il peint juste l’image d’une Afrique qui croit à son éveil et qui se tient débout pour braver tous les obstacles. Retenons surtout que Masangu a réalisé l’exploit de faire baisser de manière drastique l’inflation dans son pays qui est passée de 500% à 10%.