L’Algérie fait tout pour détourner l’attention du projet marocain d’autonomie (Lahcen Mahraoui)

L’Algérie continue à tout faire pour détourner l’attention du projet marocain d’autonomie, comme en témoigne sa fuite en avant sur la situation des droits de l’Homme au Sahara marocain, a affirmé lundi à Genève M. Lahcen Mahraoui, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS).

"Cette fuite en avant est une manoeuvre désespérée du régime algérien en vue de contrer l’initiative marocaine que le Conseil de sécurité considère toujours comme une proposition sérieuse et crédible", a déclaré ce militant et chercheur sahraoui à la MAP en marge des travaux du Conseil des droits de l’Homme (CDH).

Pour M. Mahraoui, porte-parole de l’Association des tribus sahraouies marocaines en Europe (ATSME), "le stratagème d’Alger est d’autant plus vicieux que les avancées du Maroc en matière des droits de l’Homme lui ont valu une reconnaissance internationale à l’heure où ces mêmes droits sont quasi-inexistants chez elle".

C’est aussi une manoeuvre flagrante visant à occulter le drame insoutenable des populations sahraouies dans les camps de Tindouf, a-t-il dit en marge de sa participation à une conférence-débat sur "l’autonomie au Sahara, aboutissement d’un processus".

"Si les autorités algériennes se souciaient réellement du sort des sahraouis, elles n’auraient sûrement pas cherché à les maintenir dans un lieu hostile et invivable au milieu du grand désert", a-t-il fait observer.

Citant les témoignages d’experts internationaux, M. Mahraoui a indiqué que le discours qu’entretiennent les autorités algériennes sur les droits de l’Homme au Sahara intervient à un moment où l’on assiste à une certaine prise de conscience des crimes commis par le régime algérien et le polisario contre les sahraouis.

Le militant sahraoui a notamment évoqué le cas de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, interdit de retrouver sa famille dans les camps de Tindouf pour avoir soutenu le projet d’autonomie, ainsi que l’assassinat en janvier dernier des deux jeunes Khatri Hamedha Khandoud et Mohamed Aliyene Abbih, alors qu’ils tentaient de rejoindre la Mauritanie.

La jeunesse sahraouie désespérée, privée de ses droits les plus élémentaires et sans perspective aucune d’un lendemain meilleur, devient extrêmement vulnérable aux recruteurs des groupes terroristes.

En outre, M. Mahraoui a attiré l’attention sur le refus continu des autorités algériennes d’autoriser le recensement des habitants des camps de Tindouf, conformément aux appels lancés dans ce sens par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Selon lui, "même les aides humanitaires destinées aux populations des camps sont systématiquement détournées au profit des dirigeants séparatistes et leurs proches, une situation qui suscite un vaste mouvement de protestation de jeunes revendiquant changement et liberté".

De l’avis du porte-parole de l’Association des tribus sahraouies marocaines en Europe, tout porte à croire que le bout du tunnel n’est pas à portée pour les habitants des camps eu égard au black-out et au siège algérien qui leur sont imposés. "C’est l’Algérie qui finance et encadre les séparatistes, d’où elle est la principale source du problème et de la paralysie de tout le Maghreb depuis 40 ans", a-t-il fait valoir.

Vendredi, M. Lahcen Mahraoui avait fait un exposé sur la proposition marocaine d’autonomie au Sahara lors d’un panel organisé en marge de la 26e session du CDH, en présence de diplomates et de défenseurs des droits de l’Homme marocains et étrangers.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’édification d’une société démocratique et moderne, fondée sur l’Etat de droit, les libertés individuelles et collectives et le développement socio-économique, a-t-il expliqué, notant que le Maroc "garantit à tous les Sahraouis toute leur place et tout leur rôle, sans discrimination aucune, dans les instances et institutions de la région".

Lors de cette conférence-débat, l’accent a été également mis sur l’expérience d’autonomie dans la région indonésienne d’Aceh ainsi que le modèle de régionalisation en Italie.

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