Jonathann Daval mis en examen pour « meurtre sur conjoint »

Le mari d’Alexia Daval a finalement avoué mardi avoir tué sa femme. Trois mois jour pour jour après la découverte du corps, il a été écroué.

Le rictus de douleur déformait son visage lorsque le corps de sa femme avait été retrouvé fin octobre : Jonathann Daval a finalement avoué mardi avoir tué Alexia et a été mis en examen et écroué pour meurtre. Trois mois jour pour jour après la découverte du corps d’Alexia Daval, 29 ans, dans un bois de Haute-Saône, cet informaticien de 34 ans a reconnu avant la fin de sa garde à vue qu’il l’avait tuée, ont annoncé ses avocats.

Il « est mis en examen pour meurtre sur conjoint, encourant la réclusion à perpétuité », a indiqué mardi soir, lors d’une conférence de presse, la procureur de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot. Le suspect a été placé en détention provisoire.

Une mort non accidentelle

L’homme « a reconnu avoir tué son épouse mais il a dit qu’il ne voulait pas et il regrette », avaient indiqué précédemment à l’AFP ses avocats, Mes Ornella Spatafora et Randall Schwerdorffer. Les résultats de l’enquête « ont abouti à des éléments suffisants pour imaginer que la mort a été donnée volontairement et non pas accidentellement », a en revanche considéré la magistrate. Soulignant « un travail d’enquête exemplaire », elle a déclaré qu’Alexia Daval avait été tuée « vraisembablement dans la nuit avant que ne soit déclarée sa disparition ».

L’étau s’était resserré depuis lundi autour de Jonathann Daval, interpellé à son domicile de Gray-la-Ville par les enquêteurs, qui privilégiaient l’hypothèse d’une « dispute conjugale ayant mal tourné ». « Il l’a étranglée », a détaillé devant la presse Me Schwerdorffer, assurant que son client n’avait « pas été dans une logique criminelle » et « n’avait impliqué personne d’autre ».


Qui a brûlé Alexia Daval ?

« Il n’a jamais essayé de mettre le feu au corps d’Alexia », a affirmé l’avocat. Pourtant, le corps partiellement brûlé d’Alexia Daval, employée de banque, avait été retrouvé le 30 octobre,dissimulé sous des branchages dans le bois d’Esmoulins, près de Gray, à quelques kilomètres du domicile du couple. Deux jours auparavant, c’est son mari qui avait signalé sa disparition, affirmant que sa femme était partie courir mais n’était pas rentrée. L’autopsie avait révélé que la jeune femme avait été victime de violences, de coups et avait été étranglée.

« Il se sentait rabaissé, écrasé »

« Ils avaient une relation de couple avec de très fortes tensions. Alexia avait une personnalité écrasante, il se sentait rabaissé, écrasé. À un moment, il y a eu des mots de trop, une crise de trop, qu’il n’a pas su gérer », a dit Me Schwerdorffer. « Il a essayé d’être ce gendre parfait, il n’a pas réussi. (…) Il l’a étranglée et après, il a été dépassé par tout », selon son avocat

Dans les jours qui avaient suivi la découverte du corps d’Alexia, lors d’une marche blanche en sa mémoire ou lors des obsèques de la jeune femme, Jonathann Daval apparaissait toujours fragile, en larmes, soutenu par ses beaux-parents. Dès mardi matin, les conseils de Jonathann Daval reconnaissaient que « l’étau se resserr(ait) violemment » autour de leur client, première personne à être placée en garde à vue dans cette affaire.

Plusieurs éléments nouveaux dans l’enquête ont mis en péril la version du mari, qui avait toujours nié tout lien avec le meurtre de sa femme. La nuit précédant la disparition de la jeune femme, un voisin a affirmé avoir entendu une voiture sortir du domicile du couple, et le dispositif de traçage dont était équipé l’utilitaire professionnel de Jonathann Daval l’atteste, selon une source proche du dossier.

Des traces de pneus correspondant à la voiture auraient également été retrouvées près du corps de la jeune femme. Les enquêteurs ont également trouvé un tissu recouvrant le corps d’Alexia, pouvant correspondre à des draps appartenant au couple.

Lors de sa première audition, comme simple témoin, Jonathann Daval avait évoqué une dispute avec son épouse la veille de sa disparition. L’altercation expliquait, selon lui, les marques de griffures, voire de morsures visibles au niveau de ses bras et de ses mains. (afp)

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