John Kerry appelle à soutenir la conférence de Paris sur le climat
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a exhorté la communauté internationale à fixer des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, prévenant les détracteurs du changement climatique que jouer avec l’avenir de la Terre était risqué.
"Il n’existe pas de Planète B", a-t-il ajouté, devant le centre de réflexion Atlantic Council à Washington.
Les pays, qui ont mission d’essayer de limiter la hausse de la température mondiale à deux degrés Celsius par rapport à l’époque pré-Révolution industrielle, doivent préciser avant le 31 mars leur engagement en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les Etats-Unis, qui génèrent 12% des émissions mondiales, ont l’intention de les réduire de 26% à 28% en 2025, par rapport à leur niveau de 2005.
"Si nous échouons, les générations futures ne vont pas et ne devraient pas pardonner à ceux qui ignorent ce moment", a relevé M. Kerry, défenseur de la protection de l’environnement depuis longtemps. "Depuis maintenant des décennies, la science nous le crie".
"Les futures générations vont juger nos efforts, pas simplement comme une politique qui a échoué, mais comme une conséquence historique d’un échec collectif et moral".
"Et elles voudront savoir comment les dirigeants du monde ont pu être aussi aveugles, ou aussi ignorants, ou aussi idéologiques, ou aussi dysfonctionnels et, franchement, aussi têtus pour que nous ne soyons pas parvenus à agir face à des connaissances qui ont été confirmées par autant de scientifiques dans autant d’études sur une si longue période", a-t-il poursuivi.
Tentant de convaincre les sceptiques, M. Kerry a brandi un argument économique sur la nécessité de développer des sources d’énergie alternatives comme l’éolien et le solaire.
"L’énergie propre n’est pas seulement une solution pour le réchauffement climatique. Devinez quoi? C’est également l’une des plus importantes opportunités économiques de tous les temps", a-t-il relevé, estimant que les investissements dans le secteur énergétique allaient atteindre 17.000 milliards de dollars d’ici 2035. Le marché est actuellement de 6.000 milliards pour 4 à 5 milliards d’utilisateurs, a-t-il ajouté.
"Jouer avec l’avenir de la Terre elle-même alors que nous connaissons parfaitement le dénouement va au-delà de la négligence; c’est tout simplement complètement immoral et c’est un risque que personne ne devrait prendre", a relevé M. Kerry.