JO-2016: quatre nageurs américains, Palme d’or du ridicule au festival olympique de Rio

Si en plus de médailles on décernait une Palme d’Or du ridicule aux JO de Rio, elle irait sans hésitation à quatre nageurs américains: ils ont tenu la planète en haleine avec un thriller de braquage par des faux policiers qui a tourné à la comédie éthylique pour ados.

En fait de braquage à main armée, ils semblent avoir été impliqués, visiblement éméchés, dans une altercation avec le vigile d’une station service à l’occasion d’une pause pipi qui a tourné au vinaigre, selon des informations jeudi du site G1 appuyées par des images de vidéo-surveillance.

Selon leur version initiale, des faux policiers les avaient stoppés dimanche à l’aube pour les rançonner au sortir d’une soirée arrosée au Club France, dans une quartier huppé de Rio au pied de la colline du Corcovado.

Mais la vidéo-surveillance d’une station service de Barra da Tijuca, près du Village olympique où ils rentraient se coucher, ont dévoilé un tout autre scénario.

«Ils ont pissé partout»

Confrontés à une urgence naturelle, Ryan Lochte, James Feigen, Jack Conger et Gunnar Bentz descendent de leur taxi en direction de toilettes situés à l’extérieur de la station service. Mais ils trouvent porte close.

«Ils se sont arrêtés sur le côté de la station service et ont commencé à pisser partout», a raconté le gérant de la station service à une journaliste de G1, site du groupe Globo.

«Il y a même des images du derrière de l’un d’eux en train de baisser son pantalon. On leur a dit d’aller aux toilettes mais ils ont pissé sur le mur», a ajouté le gérant.

La vidéosurveillance accable les nageurs

«L’un d’eux a alors cassé la porte des toilettes et arraché une plaque de publicité après avoir pissé».

Un vigile de la station a appelé la police, demandant aux nageurs de rembourser les dégâts. Comme la police tardait et qu’ils menaçaient de partir, l’agent de sécurité aurait sorti son arme, selon le récit de G1 citant une source policière.

ABC News, citant une source policière non identifiée, affirme que des images de vidéo surveillance montrent un nageur «casser la porte des toilettes de la station service et la bagarre avec un agent de sécurité».
Des passeports confisqués

La juge chargée du dossier avait ordonné mercredi la saisie des passeports des quatre nageurs, décelant des «incohérences» dans le scénario.

«Les victimes sont rentrées physiquement et mentalement en pleine forme, au point de plaisanter entre eux», a fait valoir la juge Keyla Blank en s’appuyant sur des images de vidéosurveillance au Village olympique.

On les voit en effet rigolards, déposant dans le bac en plastique du détecteur de métaux des portefeuilles et téléphones portables qui ont mystérieusement échappé à la convoitise de leurs prétendus braqueurs.

La suite est à l’avenant. Gunnar Bentz et Jack Conger ont été débarqués in extremis mercredi soir par la police de l’avion à bord duquel ils avaient embarqué pour quitter le Brésil.

James Feigen se trouve toujours dans le pays, selon plusieurs médias. Le quatrième, Ryan Lochte, six fois médaillé d’or olympique durant sa carrière, n’a pas attendu que l’enquête progresse pour regagner les Etats-Unis.

Au milieu de la nuit, Bentz et Conger ont quitté l’aéroport devant une nuée de journalistes. Ils ont été conduits jeudi au commissariat de la police touristique de Rio.

La sécurité, un sujet sensible au Brésil

Cette rocambolesque histoire pourrait prendre une tournure diplomatique embarrassante puisque le sujet de la sécurité est sensible au Brésil.

Depuis le début des Jeux, le pays a déjà été la cible de multiples critiques en raison des vols subis par des sportifs ou des journalistes des médias étrangers.

Le comité organisateur des JO, lui, dédramatise.

«Fichons la paix à ces gamins», a imploré Mario Andrada, porte-parole de Rio-2016, soulignant que les nageurs avaient été quatre ans sous pression pour être performants aux Jeux.

«Ce sont des athlètes magnifiques, Lochte est l’un des plus grands nageurs de tous les temps. Ils ont fait une erreur, ça fait partie de la vie».

Source AFP

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