Inde: un evêque accusé d’avoir violé une religieuse convoqué par la police

La police indienne a adressé mercredi une convocation pour interrogatoire à un evêque catholique accusé par une religieuse de l’avoir violée à de multiples reprises, une affaire qui a suscité des manifestations dans la capitale du Kerala, Thiruvananthapuram, dans le sud de l’Inde.

L’evêque Franco Mullackal, qui a rejeté ces accusations, doit se présenter à cette convocation le 19 septembre, a indiqué l’agence de presse indienne PTI.

La religieuse avait accusé fin juin Mgr Mullackal de l’avoir violée à treize reprises entre 2014 et 2016, mais la police ne l’avait soumis à aucun interrogatoire formel.

La pression de l’opinion publique s’est accrue récemment sur les autorités pour qu’une enquête soit menée sur ces accusations. Au cours des derniers jours, cinq religieuses et des dizaines de manifestants sont descendus dans les rues de capitale du Kerala.

La victime présumée a également fait appel au représentant du Vatican en Inde pour défendre sa cause.

Dans sa lettre, publiée par les medias indiens, elle affirme que Mgr Mullackal utilise "le pouvoir politique et celui de l’argent pour enterrer l’affaire".

L’evêque, qui a reçu le soutien de sa congrégation des Missionnaires de Jesus Christ, a estimé que ce scandale était une conspiration des ennemis de l’Eglise.

La Cour suprême du Kerala doit se pencher sur cette affaire jeudi, mais le prélat ne devrait pas assister à l’audience.

Un homme politique local, P.C. George, a tenu des propos qui ont fait scandale en qualifiant la religieuse de "prostituée".

"Douze fois elle y a pris plaisir, et la treizième fois c’est un viol ? Pourquoi n’a-t-elle pas porté plainte la première fois ?", a-t-il dit, cité par les medias.

Le Kerala abrite la plus importante communauté chrétienne de l’Inde. Le christianisme, avec une majorité de catholiques, est la troisième religion de l’Inde, dont 88 % de la population est hindoue, et une importante proportion musulmane.

En juillet, deux prêtres avaient été arrêtés sous l’accusation d’avoir violé et soumis au chantage une femme pendant plus de 20 ans dans cet Etat.

En août, le pape François a adressé aux catholiques dans le monde une lettre exprimant "la honte et la repentance" de l’Eglise concernant les abus sexuels commis par des membres du clergé et la passivité à cet égard des responsables qui les ont couverts.

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