M. Fabius s’exprimait à la veille du sommet européen qui doit traiter de l’immigration après les naufrages de clandestins qui ont fait environ 400 morts début octobre près de l’île italienne de Lampedusa."La France arrive avec des propositions précises et j’espère qu’un maximum d’entre elles seront adoptées", a-t-il dit sans plus de précisions.
"La Méditerranée est devenue une espèce de cimetière à ciel ouvert, ce qui est dramatique", a déclaré à la presse le ministre au cours du forum économique du Dialogue 5+5 auxquels participaient les ministres ou vice-ministre (pour l’Italie) des Affaires étrangères de dix pays (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal + Algérie, Libye, Maroc, Tunisie, Mauritanie), ayant tous des côtes méditerranéennes, à l’exception du Portugal et de la Mauritanie.
"L’idée est de prendre le problème du début à la fin. Le début c’est quoi ? c’est le développement. Les personnes qui viennent du continent africain jusqu’à l’Europe, ce n’est pas par plaisir. Elles sont chassées par la misère, par les exactions, par les mauvais gouvernements et donc le premier élément de travail, c’est le développement", a-t-il rappelé.
"Après, il y a une question de protection. Il faut qu’on renforce bien sûr Frontex", a-t-il dit.
Laurent Fabius avait déjà affirmé le 8 octobre, peu après les naufrages tragiques en Italie, que le budget de 50 à 60 millions d’euros par an de l’agence de surveillance des frontières européennes Frontex était "insuffisant".
"Il faut qu’on renforce les moyens de surveillance et il y a cette idée d’une capacité d’intervention rapide" pour lutter contre les filières d’immigration clandestine, a-t-il ajouté mercredi, interrogé sur la proposition italienne d’une "task force".
L’Italie a demandé des engagements précis, insistant sur le renforcement de Frontex et sur la mise en place, dans les délais prévus – début décembre – d’Eurosur, un système de surveillance des frontières de l’UE avec les pays de la Méditerranée.
Dans la matinée, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, dont le pays est également en première ligne en ce qui concerne l’immigration en provevance des pays subsahariens, avait, quant à lui, souligné que le contrôle aux frontières était "un effort qui doit être partagé par l’ensemble de l’Union, les Etats membres et les institutions".