Il est « très facile » de fermer le détroit d’Ormuz (chef de la marine iranienne)

Le commandant de la marine iranienne, l’amiral Habibollah Sayyari, a averti mercredi qu’il est "très facile" pour l’Iran de fermer le détroit d’Ormuz, où transite environ un tiers du trafic maritime pétrolier mondial.

L’Iran, par la voix de son vice-président Mohammed Reza Rahimi, avait déjà menacé la veille de fermer le détroit en cas de sanctions internationales contre les exportations pétrolières iraniennes.

"Fermer le détroit d’Ormuz est très facile pour les forces navales iraniennes", a déclaré mercredi l’amiral Sayyari à la chaîne de télévision officielle Press TV. "L’Iran a un contrô le d’ensemble sur cette voie maritime stratégique", a-t-il insisté.

Le commandement de la Ve Flotte américaine, basée au Bahreïn, a réagi en soulignant qu’un blocage du détroit d’Ormuz "ne sera pas toléré". La marine américaine est "prête à riposter à tout acte de malveillance" et à "assurer la liberté de navigation", a ajouté une porte-parole de la Ve Flotte, le lieutenant Rebecca Rebarich.

Les Etats-Unis et certains de ses alliés européens envisagent des sanctions contre les exportations pétrolières iraniennes, en raison du programme nucléaire de Téhéran, soupçonné de mettre au point l’arme atomique. L’Iran affirme de son cô té qu’il s’agit d’un programme uniquement civil, destiné à produire de l’électricité et des radioisotopes à usage médical.

L’Iran est le deuxième pays producteur de l’OPEP, avec environ quatre millions de barils/jour. La marine iranienne a entamé samedi dix jours de manoeuvres militaire dans les environs du détroit d’Ormuz, qui relie le Golfe Persique à la Mer d’Oman.

Le détroit, dont la largeur ne dépasse pas une cinquantaine de kilomètres, voit passer quotidiennement des tankers géants acheminant du pétrole en provenance de Bahrein, d’Iran, du Koweït, du Qatar, d’Arabie Saoudite où des Emirats arabes unis. Selon des chiffres du Département américain de l’énergie, environ 33% du pétrole transporté par voie maritime a transité par ce détroit en 2009.

Les prix du pétrole, qui avaient grimpé mardi après les menaces du vice-président iranien, ont baissé mercredi. Selon un responsable du ministère saoudien du Pétrole, l’Arabie Saoudite et d’autres pays du Golfe sont prêts à fournir plus de pétrole si nécessaire. A New York, le baril de brut s’échangeait dans la matinée à 100,57 dollars, en baisse de 77 cents. A Londres, le Brent de la Mer du Nord reculait de 82 cents à 108,45 dollars.

La France, selon une déclaration mercredi du ministère des Affaires étrangères, a appelé "les autorités iraniennes au respect du droit international et en particulier de la liberté de navigation dans les eaux internationales et les détroits".

Le "détroit d’Ormuz est un détroit international. En conséquence, tous les navires, quel que soit leur pavillon, bénéficient du droit de passage en transit, conformément à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, adoptée en 1982 et au droit international coutumier de la mer", a rappelé le Quai d’Orsay.

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