"Comme beaucoup de femmes, j’ai eu affaire à des comportements très déplacés dans mon milieu professionnel", a déclaré la ministre, ancien médecin et professeur spécialisé en hématologie.
"Des chefs de service qui me disaient ?: + ?Viens t’asseoir sur mes genoux+ Des choses invraisemblables ? qui faisaient rire tout le monde", a-t-elle précisé, ajoutant que "la libération de la parole" après le scandale Weinstein "fait prendre conscience qu’une lutte quotidienne se joue dans l’espace public et professionnel".
Relevant qu’une "femme qui réagit face à un propos sexiste n’est jamais prise au sérieux", la ministre a dit attendre "que les hommes se rebellent publiquement, à nos côtés".
Selon un sondage Odoxa-Dentsu publié vendredi, 53 % des femmes interrogées disent avoir été victimes d’agression sexuelle et/ou de harcèlement.
Dans la foulée de l’affaire Weinstein, du nom du producteur américain visé par une série d’accusations d’agressions sexuelles, aucun milieu social ou professionnel n’échappe depuis une semaine à la multiplication des dénonciations de harcèlement sexuel subi par des femmes.
Des accusations spécifiques ont émergé dans le monde politique: ont ainsi été visés, notamment, l’ex-ministre socialiste Pierre Joxe, l’ancien candidat à la présidentielle Jean Lassalle ou encore le député (LREM) de Moselle Christophe Arend, contre qui une plainte a été déposée. Les trois hommes ont rejeté ces accusations.
Interrogée lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro sur le cas particulier du député LREM et de son maintien à l’Assemblée nationale, la ministre a répondu: "On va laisser faire la justice".
Mais, a-t-elle ajouté, "si c’est confirmé il n’a plus sa place". (afp)