Nouveaux horizons
«La Bretagne est l’une des grandes régions agroalimentaires européennes, commente Bruno Bernard. Des concurrents européens se sont déjà lancés sur le vaste marché du halal, il ne faut pas se laisser distancer». Selon l’expert belge, la Bretagne peut s’ouvrir de nouveaux horizons commerciaux avec les produits laitiers «comme elle a su le faire avec la volaille ou la viande bovine».
Sans gélatine de porc
En Belgique, une société laitière a lancé récemment un yaourt halal, le Sultine, qui a été certifié par un imam. Il ne contient pas de gélatine de porc, un gélifiant souvent utilisé dans les produits allégés. Les magasins distributeurs se sont rapidement trouvés en rupture de stock. «Le yaourt halal explose sur les marchés belge et hollandais depuis quelques semaines», indique Bruno Bernard. Sultine vise aussi l’export.
Une forte demande
Propos confirmés par Abderrahman Bouzid, directeur de la société AB Assosiates Conseil et ancien responsable des produits halal chez Casino. «La demande en produits laitiers sans additif d’origine animale (présure, gélatine) est forte en Europe, en Asie et en Afrique du Nord, explique-t-il. La France possède les outils de production, elle peut devenir leader sur ce marché et créer des emplois, la Bretagne se prive d’un débouché important». Bruno Bernard a d’autres contacts avec des industriels bretons, notamment une entreprise de saumon fumé. «Je leur explique que les contraintes techniques sont minimes, c’est bien moins compliqué qu’avec l’abattage des viandes». La démarche de certification est simple: un expert réalise un audit industriel, un imam vient sur place pour vérifier que le procédé de fabrication est aux normes. «Il n’est pas question de prière dans l’usine, comme on l’entend souvent», précise Bruno Bertrand.