Guinée Bissau : l’ex-parti au pouvoir rejette une proposition de la Cédéao pour la transition

Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, ex-parti au pouvoir) a annoncé, vendredi, qu’il rejette la proposition des chefs d’Etat ouest-africains concernant la désignation d’un nouveau président pour la période de transition de 12 mois qui devra aboutir à l’organisation d’une élection présidentielle.

"Notre parti ne participera à aucun gouvernement de transition. Le PAIGC ne se reconnaît pas dans la décision de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) prise au sommet de Dakar", a déclaré son secrétaire général, Rui Dià Sousa.

Lors de son sommet extraordinaire jeudi à Dakar, la Cédéao a accédé à la revendication des militaires bissau-guinéens qui s’opposent au retour de l’ancien président de l’Assemblée nationale Raimundo Pereira qui assurait la présidence par intérim avant le coup d’Etat du 12 avril dernier.

Pour dépasser cette impasse, la Cédéao a recommandé la désignation d’un nouveau président de l’Assemblée nationale qui sera investi président de la période intérimaire. A cet effet, une prolongation du mandat des députés sera nécessaire afin de couvrir la période de transition de 12 mois qui sera conduite par un premier ministre d’un gouvernement d’union national.

"Nous réitérons notre position prise depuis le coup d’Etat qui est le retour de Raimundo Pereira et de Carlos Gomes Junior à leurs postes respectifs. C’est la seule condition que nous posons", a déclaré M. Sousa.

Le puissant parti PAIGC est actuellement divisé en deux camps rivaux. Le refus de la recommandation de la Cédéao provient de l’aile conduite par l’ex-premier ministre Carlos Gomes Junior, candidat à l’élection présidentielle dont le second tour a été interrompu par le coup d’Etat du 12 avril.

Le deuxième camp est mené par Serifo Nhamadjo qui avait décidé de se présenter en indépendant à l’élection présidentielle. Il contestait ainsi un coup de force de Gomes pour s’adjuger l’investiture du parti pour se présenter à l’élection présidentielle de 2012 qui devrait désigner un successeur à Malam Bacaï Sanha, décédé le 9 janvier dernier.

Pereira et Gomes Junior avaient été arrêtés lors du coup d’Etat militaire du 12 avril attribué au chef d’état-major des armées, le général Antonio Indjaï. L’armée avait justifié son coup de force par la volonté de dénoncer un "accord secret" passé entre le gouvernement déchu et un contingent de l’armée angolaise stationné depuis 2011 à Bissau.

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