Le gouvernement "engage sur tout le territoire un grand débat national sur la transition écologique, la fiscalité et les services publics, l’évolution du débat démocratique et l’immigration, permettant à chaque Français de faire part de son témoignage, d’exprimer ses attentes et ses propositions de solutions", est-il indiqué dans le communiqué de compte-rendu du Conseil des ministres.
L’Elysée a détaillé les cinq questions qui doivent cadrer le débat, qui sera ouvert au public et s’appuyer notamment sur les mairies:
– "Comment mieux accompagner les Français dans leur vie quotidienne pour se déplacer, se chauffer, isoler leur logement ?
– "Comment faire évoluer le lien entre impôts, dépenses et services publics pour mieux répondre aux besoins des Français ?"
– "Comment faire évoluer l’organisation de l’Etat et des autres collectivités publiques pour les rendre plus proches des Français et plus efficaces ?"
– "Que signifie être citoyen aujourd’hui ? Comment faire évoluer la pratique de la démocratie et de la citoyenneté ?"
– "Quelles sont les attentes et les inquiétudes des Français relatives à l’immigration, dans un contexte de mondialisation et de laïcité parfois bousculée ?".
Lors de son discours de réponse au mouvement des "gilets jaunes", Emmanuel Macron avait annoncé de façon inattendue son intention d’élargir ce débat à "la question de l’immigration".
"Je veux aussi que nous mettions d’accord la nation avec elle-même sur ce qu’est son identité profonde", avait-il déclaré.
Une décision contestée par des associations ou encore le dirigeant de la CFDT Laurent Berger.
"La CFDT s’oppose à ce que +immigration et identité profonde+, pourtant sans lien à la crise actuelle, fasse partie des 5 thèmes de discussion. C’est incompréhensible et dangereux alors que l’enjeu est clairement la justice sociale !", a affirmé M. Berger mardi soir sur Twitter.
Le futur grand débat a fait l’objet d’une communication par Édouard Philippe en Conseil des ministres mercredi. Les modalités précises de l’organisation doivent être présentées dans les prochains jours.
Selon une source gouvernementale, le thème de l’immigration pourrait finalement être intégré dans un autre thème, par exemple celui sur le débat démocratique.
Dans un discours prononcé mercredi soir devant l’association des Villes de France, le Premier ministre n’a toutefois évoqué que "quatre axes" et n’est pas revenu sur celui de l’immigration.
Le débat voulu par l’exécutif se veut "foisonnant" et plus proche d’un "jardin à l’anglaise" qu’un "jardin à la française", a-t-il dit, citant en contre-exemple le débat sur l’identité nationale de l’ère Sarkozy.
"J’ai trop le souvenir d’un débat très organisé +jardin à la française+, il y a quelques années, qui n’avait pas été un succès. Je ne sais pas si vous vous en souvenez, ça portait sur… enfin vous vous en souvenez", a-t-il ironisé en visant, sans le citer, le débat controversé de 2009.
A l’issue du débat prévu le 1er mars, le gouvernement s’est engagé à prendre de nouvelles mesures, concernant notamment la transition écologique ou encore une association plus directe des citoyens au débat démocratique.