GB/Elections: les incertitudes majoritaires à un mois du duel Cameron-Miliband

Dans un mois, les Britanniques sont conviés à des législatives ultra-serrées et porteuses de profonds bouleversements: avec la disparition du bipartisme qu’on croyait aussi enraciné que la Monarchie, le temps est venu des alliances, synonymes d’intenses marchandages et souvent d’instabilité.

Le scrutin du 7 mai réveille la menace de voir sortir de l’Union européenne un Royaume-Uni par ailleurs menacé d’implosion, soulignent les analystes qui retiennent dans l’immédiat deux certitudes:

– Ni les conservateurs ni les travaillistes en déclin après avoir longtemps dominé le paysage politique ne sont en mesure d’arracher la majorité absolue de 326 sièges sur 650 à la chambre des Communes.

– Le poste de Premier ministre se joue entre deux hommes: le sortant conservateur David Cameron, 48 ans candidat à un second quinquennat, et le chef de l’opposition travailliste Ed Miliband, 45 ans.

Au risque de s’affaiblir, Cameron ou Miliband devront échafauder des alliances plus ou moins problématiques avec une ou plusieurs formations secondaires. Les Libéraux-démocrates qui sortent de cinq ans de coalition malaisée avec les conservateurs, sont susceptibles de reconduire leur mariage de raison ou de signer une alliance politique avec le Labour.

Les séparatistes écossais du SNP, le Plaid Cymru gallois ou les verts envisagent aussi une association à gauche.

Commentant le casse-tête? Simon Hix, politologue à la London School of Economics (LSE), explique: "Nous sommes désormais de facto dans un système de multipartisme". Derrière lui, la carte électorale traditionnellement bicolore rouge (Labour) et bleu (Tory) emprunte les couleurs de l’arc-en-ciel.

Egalement expert à la LSE, Tony Travers assure que la montée des nationalistes accélérera l’évolution "vers un quasi-Etat fédéral" du Royaume-Uni, composé de l’Angleterre, de l’Ecosse, du Pays de Galles et de l’Irlande du nord.

Le vote du 7 mai introduira une autre formidable incertitude. En cas de victoire, David Cameron a promis, sous la pression des eurosceptiques, d’organiser un référendum sur le maintien (ou pas) du pays dans l’UE, d’ici 2017.

A plus long terme, un second référendum se profile avec ou sans attelage travailliste-SNP, déjà qualifié "d’alliance Frankenstein" par certains médias. "Le principal objectif (du SNP) n’est pas de contribuer à un gouvernement stable au Royaume-Uni, mais d’obtenir un autre référendum d’indépendance", après avoir raté de peu un premier rendez-vous historique en septembre dernier, explique Tony Travers.

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