Gaza : « Israël a délibérément violé le droit international » (Navi Pillay)
La Haut-commissaire aux droits de l’Homme, Navi Pillay, a accusé jeudi Israël d’avoir « délibérément violé le droit international » dans la bande de Gaza, qualifiant de « crimes de guerre » le bombardement d’hôpitaux et d’écoles de l’ONU.
Selon Mme Pillay, "il est absolument incontestable que les principes de proportionnalité et de précaution ont été ignorés" par Israël.
Elle a également dénoncé "l’éventuel recours" du mouvement Hamas aux écoles, mosquées et établissements hospitaliers pour stocker des requêtes, une démarche qu’elle considère comme une violation du droit international.
Toutefois, a-t-elle relevé, "cela n’absout pas Israël de ses propres obligations de respecter le droit humanitaire international".
Mme Pillay, dont le mandat prend fin à la tête du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, a affirmé qu’"il n’est pas possible de tolérer l’impunité" pour les crimes commis à Gaza depuis le début de l’offensive de l’armée de l’occupation israélienne.
Elle a rappelé les conclusions du rapport Goldstone, établi à la suite de l’opération "Plomb durci" en 2008-2009 et montrant du doigt Israël pour crimes de guerre, regrettant que jusqu’ici la communauté internationale n’ait pas réussi à en assurer la mise en oeuvre.
La semaine dernière, la Haut-commissaire avait déjà affirmé qu’"il y a une forte possibilité qu’Israël ait violé le droit international humanitaire à Gaza".
"Je répète à tous les acteurs dans ce conflit que les civils ne doivent pas être ciblés", a affirmé la Haut-commissaire en ouvrant à Genève une session d’urgence du Conseil des droits de l’Homme convoquée sur la situation dans les territoires palestiniens occupés.
A l’issue de cette session, le conseil a décidé de dépêcher une commission d’enquête sur les violations israéliennes à Gaza et a demandé une protection internationale des Palestiniens, dont plus de 1.300 sont morts depuis le 8 juillet.