Le malaise a atteint son apogée vendredi, lorsque l’ex-président en fuite a cherché à atterrir sur le sol français, sans succès. L’Elysée semble vouloir reprendre la main, après la convocation samedi matin d’une réunion interministérielle exceptionnelle.
Sur France Info, François Baroin, le porte parole du gouvernement, a déclaré : "Dans ces circonstances particulières, la famille de Ben Ali présente sur le territoire français n’a pas vocation à y rester", affirmant qu’il "n’a jamais été question d’une présence" de l’ex-président tunisien "sur le sol français" ; "’cela n’aurait pas été accepté".
Les proches de l’ex-président tunisien ont effectivement quitté cet après-midi l’hôtel du parc Eurodisney où ils séjournaient. Le groupe était arrivé en France dès jeudi, veille du départ de Tunisie du président, sous la pression de la rue. “Tout le groupe est parti, personne ne sait où ils sont allés” a indiqué un porte-parole du parc.
François Baroin a cherché à répondre aux critiques sur l’absence de réaction de Paris: “Nicolas Sarkozy a rappelé la position de la politique française qui est constante depuis toujours, depuis le début des évènements qui démarre sur un drame humain et qui se transforme en révolte politique. La Tunisie est un état souverain, Ben Ali jusqu’à hier avait le statut de chef d’état, la France a toujours eu une ligne de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un état souverain et un soutien à la démocratie et à la liberté.”
Dans le communiqué publié par l’Elysée en début d’après midi, à l’issue d’une réunion en présence de François Fillon et de plusieurs ministres, Paris a apporté un “soutien déterminé” au “peuple tunisien” qui “depuis plusieurs semaines” “exprime sa volonté de démocratie”.
Toujours dans ce communiqué, la France a demandé l’organisation d’élections libres “dans les meilleurs délais” en Tunisie. Elle s’est dit “prête à répondre à toute demande de concours afin que le processus démocratique se déroule de la façon la plus incontestable”.
Enfin les autorités françaises affirment avoir pris “les dispositions nécessaires pour que les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués administrativement”.