France: un proche d’une famille soupçonnée d’être partie en Syrie craint un « enlèvement » (avocat)

Le père d’un des onze membres d’une famille soupçonnée d’avoir quitté la France pour faire le jihad en Syrie craint un possible « enlèvement », une qualification juridique qui pourrait favoriser des recherches à l’étranger, selon un avocat qui l’a reçu jeudi.
La famille – une grand-mère, ses trois enfants et leurs conjoints, quatre petits-enfants (âgés de 6 mois, 22 mois, 4 ans et 6 ans) – a quitté Nice (sud-est) à bord de deux voitures de location le 26 septembre.

Ils se trouvaient encore en Turquie dimanche, a affirmé l’avocat, Me Philippe Soussi. Ivano Sovieri, dont la fille Andréa convertie à l’islam a disparu avec ses enfants de 4 ans et 6 ans, "me décrit véritablement un enlèvement, le contraire d’un départ volontaire", a-t-il dit.

Selon son père, Andréa Sovieri cherchait en effet à se séparer de son compagnon.

"Onze personnes d’une même famille qui partent en Syrie pour faire le jihad, c’est évidemment totalement inédit et ça pose question", a souligné Me Soussi en évoquant cette disparition hors normes. "Qu’a-t-on fait pour les empêcher de quitter le territoire turc?" s’est-il interrogé.

"Si j’avais vu venir les choses, je l’aurais empêché", a confié de son côté Ivano Sovieri.

"Il faut qu’ils prennent conscience que c’est pas normal", a renchéri Dominique Ameri, dont le fils, converti depuis six ans à l’islam, est parti avec son épouse enceinte de sept mois et demi.

"Mon fils c’est un garçon gentil, pas bagarreur, je le vois mal avec un fusil à la main. Mais il est influençable, c’est son gros défaut", a-t-elle raconté.

La France, qui compte la plus grande communauté musulmane d’Europe, est aussi le pays qui fournit le plus gros contingent de jihadistes occidentaux.

Plus de 70 enquêtes ont été ouvertes dans le pays depuis le début de l’année sur des filières syriennes. Au total, un millier de Français sont impliqués, selon le Premier ministre Manuel Valls, qui estime à près de 580 le nombre de personnes combattant ou ayant combattu pour le jihad en Syrie.

La France a adopté le mois dernier un projet de loi de "lutte contre le terrorisme", qui crée notamment une interdiction de sortie du territoire pour empêcher le départ de jeunes Français candidats au jihad vers la Syrie.

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