France/retraites : nouveau round de négociations, au 2e mois de grève

Retour à la négociation: alors que le conflit sur la réforme des retraites en France en est à son 34e jour, le gouvernement reçoit à partir de mardi syndicats et patronat, dans un nouveau round de concertations étalé sur plus de deux semaines.

Une première réunion au ministère du Travail sera ouverte dans la matinée par le Premier ministre Edouard Philippe, déterminé à mener à bien la réforme qui vise à transformer les 42 régimes de retraite existants en un seul système, universel et par points.

Juste avant le coup d’envoi de ces négociations, M. Philippe a donné des signes d’ouverture tout en appelant à ce que "chacun bouge un peu" afin de parvenir à un "compromis". "Je suis ouvert à des discussions sur beaucoup de sujets et j’entends parfois d’excellentes idées", a-t-il déclaré sur la radio RTL.

Le chef du gouvernement a ainsi accueilli favorablement une proposition de la CFDT, premier syndicat du pays et le plus favorable au principe de la réforme, qui avait plaidé dimanche pour l’organisation d’une "conférence de financement" du système.

La mobilisation contre la réforme des retraites en France est entrée samedi dans son deuxième mois, une durée inégalée qui a dépassé le précédent record de 28 jours consécutifs, établi en 1986-87. Au sein de la compagnie ferroviaire SNCF, le conflit est le plus long depuis sa création en 1938.

Une majorité de Français soutient cette grève, même si ce soutien s’érode au fil des semaines, en baisse de deux points à 60%, selon un baromètre Harris Interactive.

– Concessions –

L’opposition au projet gouvernemental se traduit, depuis le 5 décembre, par une grève qui perturbe principalement la circulation des trains en France et les transports publics (trains de banlieue, métro, bus, tramway) en région parisienne, entraînant de nombreuses difficultés pour les usagers.

Le principal point de blocage demeure la mise en place d’un "âge pivot" de 64 ans, pour inciter financièrement les Français à travailler au-delà de l’âge légal de départ à la retraite actuellement fixé à 62 ans. La CFDT, premier syndicat français qui soutient le principe général de la réforme, est fermement opposée à ce système de décote/surcote.

"Si les organisations syndicales et patronales s’entendent pour un meilleur système, je le prendrai", a assuré Edouard Philippe.

Face aux partenaires sociaux, seront présents mardi la ministre des Solidarités Agnès Buzyn, le "Monsieur Retraites" Laurent Pietraszewski, les ministres de la Fonction publique Olivier Dussopt et du Travail Muriel Pénicaud.

Le Medef, la CPME, l’U2P sont de la partie côté patronat, tout comme les numéros un des syndicats CFDT, CFE-CGC, CFTC et Unsa. La CGT et Force ouvrière, qui mènent la fronde, seront représentées, mais pas par leurs secrétaires généraux, Philippe Martinez et Yves Veyrier.

Des concessions ont déjà été faites par l’exécutif à de nombreux corps de métier, comme les policiers, les danseurs de l’Opéra, les marins, les pilotes… Mais le gouvernement a jusqu’alors échoué à faire cesser la grève illimitée à la RATP (la régie des transports parisiens) comme à la SNCF.

– Manifestations jeudi et samedi –

Le conflit qui a occasionné 600 millions d’euros de manque à gagner pour le groupe ferroviaire selon son PDG Jean-Pierre Farandou, se poursuit mardi.

La circulation des trains restait "perturbée", avec 3 TGV (train à grande vitesse) sur 4 mais seulement un train régional parisien sur deux en circulation. Aucune ligne de métro n’était totalement fermée mais le service était loin d’être complet.

Après avoir maintenu le mouvement pendant les fêtes de fin d’année, les syndicats hostiles à la réforme dans son ensemble (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU) organisent deux nouvelles journées de manifestations et de grèves jeudi et samedi.

La mobilisation se poursuit également dans d’autres secteurs que les transports, en particulier dans les raffineries.

"Nous veillons à ce qu’il n’y ait pas de difficultés d’approvisionnement", a souligné le Premier ministre sur RTL, et "je ne redoute pas du tout des problèmes d’approvisionnement", a-t-il assuré.

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