France: nouvelle marche pour Estelle Mouzin, 18 ans après sa disparition

Pour la 18ème année consécutive, ses proches ont déroulé samedi la banderole frappée du visage d’Estelle Mouzin, 9 ans, et marché en silence en région parisienne pour « ne pas oublier » la fillette, dont le corps reste introuvable malgré les aveux du tueur en série Michel Fourniret.

Au pied du cerisier planté en mémoire d’Estelle à Guermantes, ville pavillonnaire de Seine-et-Marne, son père Eric Mouzin, qui se bat sans relâche depuis sa disparition le 9 janvier 2003, a estimé devant une centaine de personnes que « les pièces du puzzle s’assemblaient petit à petit ».

Avant de déplorer une nouvelle fois « le manque de réactivité des enquêteurs et de la justice », responsables selon lui « en grande partie du fait que le corps d’Estelle reste introuvable ».

Il a notamment rappelé que, dès 2007, Michel Fourniret « avait demandé à être entendu » pour la disparition de la fillette aux yeux verts, visage devenu familier d’un des plus énigmatiques « cold cases » français, mais « que, pour des raisons de facilité, aucune suite n’avait été donnée ».

C’est la juge d’instruction parisienne Sabine Kheris, huitième magistrate en charge de l’enquête et première à obtenir des avancées depuis qu’elle en pris la tête en 2019, qui a rouvert cette piste plusieurs fois écartée par les enquêteurs.

Michel Fourniret, 78 ans, condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, a fini par avouer sa responsabilité dans la disparition d’Estelle Mouzin en mars 2020, après avoir été mis en cause par son ex-épouse et complice Monique Olivier.

Début décembre, les fouilles d’envergure menées dans une ancienne propriété du tueur en série pour retrouver le corps de la victime sont restées sans résultats.

« D’autres fouilles auront lieu », a affirmé samedi l’avocat de la famille Mouzin, Didier Seban, estimant qu' »on n’a jamais été aussi près de découvrir où est Estelle ».

Au-delà du seul cas d’Estelle Mouzin, l’association qui porte son nom dénonce « des dysfonctionnements inacceptables » dans le traitement judiciaire des disparitions d’enfants.

Elle réclame la création d’un « corps de juges spécialisés dans les dossiers de disparitions d’enfants ».

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