"Un mandat d’arrêt international et un mandat européen ont été récemment décernés" par le juge qui instruit le dossier depuis 2013, a indiqué à l’AFP la procureur de la République de Caen (nord-ouest), Carole Étienne, sans plus de précision.
L’homme de 76 ans, Mansour Labaky, est poursuivi pour viols sur une jeune fille de 13 ans dans un orphelinat qu’il a dirigé entre 1991 et 1998 à Douvres-la-Délivrande, à 10 km de Caen, a précisé Me Solange Doumic l’avocate de cette victime présumée, qui s’est portée partie civile.
Selon l’avocate, deux autres victimes présumées, mineures elles aussi à l’époque, ont également porté plainte pour viols ou agressions sexuelles mais ne sont pas encore porté partie civile.
Mansour Labaky a été condamné en 2012 par la Congrégation de la doctrine de la foi (justice interne à l’Eglise) pour "crimes sexuels sur mineures" et ce jugement a été confirmé en 2013, a précisé l’avocate.
Selon le quotidien La Croix, l’Eglise a alors dénoncé un comportement du prêtre "systématique, ne se limitant pas qu’à une seule victime".
Selon Me Doumic, M. Labaky nie les faits et a porté plainte contre certaines de ses victimes présumées qui dénonçaient les faits.
Le prêtre n’a aujourd’hui plus d’orphelinat mais au Liban "il enfreint complètement les décisions de l’Église qui lui imposent de ne pas célébrer la messe en public, de ne pas confesser, de ne pas rencontrer de jeunes et de vivre une vie recluse de prière et de pénitence", a dénoncé Me Doumic.
L’avocate affirme que le prêtre jouit d’une "aura extraordinaire" au Liban, comme auparavant en France, et du soutien sans faille de l’Église chrétienne maronite.
Me Doumic réclame un renvoi du prêtre devant une cour d’assises française.