La luxueuse propriété a été vendue en septembre 2015 par la société française spécialisée dans l’immobilier de luxe Daniel Féau, membre du réseau Christie’s. Rien n’avait à l’époque filtré sur le nom du nouveau propriétaire, si ce n’est qu’il était "du Moyen-Orient", avait simplement indiqué une source proche du dossier.
La propriété, construite en 2011 sur la commune de Louveciennes à l’ouest de Paris, a été baptisée "Château Louis XIV" en référence au flamboyant "roi Soleil" qui a régné sur la France aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Se voulant une mini-réplique du fabuleux château de Versailles tout proche, elle allie architecture du XVIIe et technologie moderne, avec des fontaines contrôlables par iPhone, une salle de cinéma, un aquarium géant…
D’une surface habitable de 5.000 m2, elle promet "les fastes de Versailles sous la révolution high tech", selon le site internet de son promoteur Cogemad.
Le New York Times (NYT) affirme que le propriétaire actuel est "MBS", le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane qui, pourtant, se fait fort de lutter contre la corruption tout en prônant l’austérité.
Le site français d’information Mediapart avait dès juillet révélé le prince comme l’acquéreur.
Selon le NYT, les sociétés françaises détenant "Château Louis XIV" sont gérées par une firme luxembourgeoise, Prestigestate SARL, à son tour contrôlée par "Eight Investment". Thamer Nassief, qui se présente sur le site LinkedIn comme "président des affaires privées du prince héritier", est un des directeurs à la fois d’Eight Investment et de Prestigestate, ajoute le NYT sur son site internet.
Selon des documents consultés par le journal, Eight Investment est "la propriété de membres de la famille royale saoudienne".
Eight Investment est également derrière le rachat d’un yacht d’une valeur de 500 millions de dollars en 2015, ainsi que le tableau de Léonard de Vinci, "Salvator mundi" (Sauveur du monde), récemment vendu aux enchères pour 450 millions de dollars, rappelle le NYT.
"MBS" mène depuis moins de deux ans une politique de réformes drastiques sur le plan économique, social et sociétal qui bouleverse les habitudes du royaume saoudien ultra-conservateur et vise notamment à le rendre moins dépendant de la manne du pétrole.
Plus de 200 personnalités influentes ont été arrêtées dans le cadre d’une opération anticorruption, dont des ministres et ex-ministres. La plupart ont été remis en liberté en échange du remboursement des sommes considérées comme mal acquises.
Interrogées par l’AFP, les autorités saoudiennes n’ont pas voulu faire de commentaire.