Le gouvernement s’attend désormais à une contraction de 6% du Produit intérieur brut (PIB) de la France cette année en raison des effets de l’épidémie de coronavirus, a déclaré le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, dans un entretien paru jeudi sur le site du quotidien Les Echos.
« Notre prévision de croissance pour 2020 est de – 6 %. Il s’agit de la plus grande récession en France depuis 1945. Des inconnues demeurent et cette prévision peut encore évoluer, notamment s’agissant de la durée du confinement et des modalités de sortie », a poursuivi le ministre.
Face à ce défi, le gouvernement va examiner mercredi en conseil des ministres un projet de loi de finances rectificative, qui comportera une prévision de déficit de 7,6% du PIB (contre 3,9% prévu en mars dernier), a précisé dans la même interview le ministre du Budget, Gérald Darmanin.
Le gouvernement prévoit également une dette publique de 112% du PIB à la fin de l’année, soit 14 points de plus que ce qui était prévu initialement, et sur une inflation limitée à 0,5% cette année, en raison de la chute des prix du pétrole.
Dans cet entretien, les deux ministres ont dévoilé que la France va doubler son plan d’urgence porté à 100 milliards d’euros au lieu des 45 milliards initialement prévus, et que les dépenses « exceptionnelles » consacrées au système de santé et à son personnel passeront de deux à sept milliards d’euros cette année.
Concernant le soutien aux entreprises, Bruno Le Maire a souligné que certains secteurs comme le tourisme, l’aéronautique, ou l’automobile « demanderont des plans spécifiques à la sortie de la crise ».