France/Covid: Dati demande un « revenu minimum » pour les étudiants précaires
La maire LR du 7e arrondissement de Paris Rachida Dati a mis Emmanuel Macron en garde contre une « bombe à retardement » si le fossé se creuse entre étudiants favorisés et moins favorisés, en demandant pour ces derniers un « revenu minimum » le temps de la crise.
« Emmanuel, je vous demande que la question étudiante soit prise en compte à chaque nouvelle étape de la gestion de cette crise », affirme dans une lettre ouverte au chef de l’Etat Mme Dati, qui reproche aux gestionnaires de « découvrir à présent une situation étudiante dont ils ne savent rien ».
« Vous avez fait vos classes à La Providence, quand j’ai grandi dans une cité ouvrière de Chalon-sur-Saône. (…) Vous avez fréquenté les bancs de l’Ena et moi ceux de l’université de Bourgogne (…) Vous pouviez dormir pour être en forme aux examens, quand, moi, j’allais travailler la nuit à la clinique Sainte-Marie comme aide-soignante », ajoute la candidate de la droite aux dernières municipales à Paris.
Mme Dati demande donc au chef de l’Etat « d’allouer un revenu minimum aux étudiants en situation de fragilité sociale, tout le temps où l’activité économique restera réduite » et de travailler avec les élus locaux à identifier « les locaux publics non utilisés » tels que les gymnases pouvant permettre une reprise des cours.
« Emmanuel, est-ce que vous oseriez regarder Heïdi droit dans les yeux et lui dire qu’un numéro vert et des psychologues dans les universités sont une réponse à la hauteur de sa détresse? », demande la maire du 7e arrondissement, en allusion à l’étudiante qui avait dit sa colère au chef de l’Etat la semaine dernière.
Les appels à des mesures de soutien en faveur des jeunes, touchés de plein fouet par l’épidémie de coronavirus qui les a entre autres isolés et privés des petits boulots alimentaires, se sont multipliés ces derniers jours.
Le patron du PCF Fabien Roussel et celui de l’UDI Jean-Christophe Lagarde ont notamment demandé dimanche un retour des étudiants dans leurs universités ou dans leurs écoles.
Europe Ecologie-Les Verts (EELV) s’est joint à ces appels lundi en réclamant également l’ouverture du revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans – une demande à ce stade écartée par l’exécutif.
Il faut « des mesures rapides et concrètes pour prévenir la montée de la précarité et des risques psycho-sociaux qui pèsent sur la jeunesse », ont insisté les Verts dans un communiqué dans lequel ils demandent également « des accompagnements personnalisés » et un recrutement supplémentaire de psychologues.