Des centaines de catholiques se sont rassemblés dimanche dans plusieurs villes de France pour demander la levée de l’interdiction des messes en public imposée par le gouvernement pendant le reconfinement.
A l’approche de la période de l’Avent qui précède Noël, ils étaient ainsi 200 à 300 fidèles à Bordeaux, Nantes, Rennes, Nice, Marseille et Toulouse, un peu moins à Strasbourg et beaucoup plus à Versailles, près de Paris, où plus d’un millier de personnes ont réclamé de pouvoir assister à des offices.
Tous ont réclamé le retour des messes, quand bien même le Conseil d’Etat a validé il y a une semaine l’interdiction des cérémonies religieuses avec un large public.
« La messe est indispensable à la vie chrétienne (..) c’est une exigence pour notre foi. Notre seule revendication est: rendez-nous la messe », a fait valoir l’organisateur du collectif pour la messe à Nantes, Marc Billig.
« Rendez-nous la messe »: aux côtés de chants liturgiques, ce slogan a été entonné plusieurs fois par les manifestants nantais et strasbourgeois. Ils ont également brandi des pancartes proclamant « la messe c’est essentiel » ou « la messe dans nos églises et pas à la télé ».
S’ils ne peuvent recevoir du public, les prêtres peuvent toujours célébrer l’office et le retransmettre sur les réseaux sociaux.
« Cela ne suffit pas pour un chrétien (..) de prier chez soi », répond l’abbé Guillaume Touche, 30 ans, soutane noire et col blanc, présent dans le rassemblement bordelais. Il fait valoir qu’il y a « autant de risques » d’être contaminé dans un supermarché qu’à la messe, où « les mesures sanitaires sont respectées ».
Pour Emmanuel, un autre manifestant bordelais, « on ne respecte pas la liberté ». « Les fondamentaux de la République, c’est aussi le respect des cultes de chacun ».
Les Bordelais ont pu se réunir devant leur cathédrale, alors que Strasbourgeois et Nantais, sur décision des autorités locales, ont dû migrer vers une place du centre-ville.
Les organisateurs du rassemblement de Bordeaux, malgré leurs appels, n’ont pu empêcher des fidèles de s’agenouiller pour prier et sont donc convoqués lundi matin au commissariat de police, la prière sur la voie publique n’étant pas autorisée.
A Paris, la réunion devant l’église Saint-Sulpice a été interdite par la préfecture de police après que des prières de rues ont été constatées vendredi soir au même endroit, où les consignes sanitaires n’étaient pas respectées. Aucun rassemblement n’y s’est tenu dimanche.
Vendredi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait prévenu qu’il n’hésiterait pas à « envoyer les policiers et gendarmes verbaliser », en cas « d’acte répété », les catholiques qui manifesteraient.
Il doit recevoir lundi les représentants des principaux cultes afin d’évoquer « les conditions dans lesquelles pourraient se tenir à nouveau des cérémonies dans les lieux de culte en fonction de l’évolution de la situation sanitaire ».