Plusieurs automobilistes venant de France ont été refoulés par les policiers allemands alors que Paris et Berlin ont annoncé dimanche la réduction au « strict nécessaire » des traversées de la frontières entre les deux pays.
La circulation, exceptionnellement fluide pour un lundi matin, s’est densifiée dès le début des contrôles, des bouchons se formant sur le Pont du Rhin, symbole de la réconciliation franco-allemande.
Deux policiers allemands vêtus de chasubles fluorescente barrées du mot « Polizei », porteurs de gants en latex bleu et d’un petit panneau stop rouge demandent à chaque automobiliste la raison de son entrée en Allemagne.
Les transports de marchandises et les travailleurs frontaliers passent sans encombre. En revanche, ceux qui invoquent d’autres motifs comme leur intention d’acheter des cigarettes ou du carburant, moins chers en Allemagne, sont refoulés.
Un policier allemand s’empare de leurs papiers d’identité et ne leur rend que lorsqu’ils ont fait demi-tour, le tout devant de nombreux journalistes.
L’une des raisons invoquées dimanche par les autorités allemandes pour justifier ces contrôles encore renforcés, outre l’épidémie, est d’éviter que les citoyens des pays frontaliers ne viennent réaliser des achats de masse dans les magasins allemands et y vider les rayons, un phénomène déjà constaté dans le passé.
La mesure a été décidée par le gouvernement fédéral de la chancelière Angela Merkel et les dirigeants de trois Etats régionaux frontaliers allemands, le Bade-Wurtemberg, la Bavière et la Sarre.
Cette « réponse coordonnée franco-allemande » est justifiée par le « contexte sanitaire » lié à la propagation du virus, a précisé une source au sein du ministère français de l’Intérieur.
« Ces contrôles français et allemands ne constituent pas une fermeture de notre frontière commune. Ils ont pour objectif de limiter les échanges non-nécessaires entre nos deux pays afin de limiter la propagation du virus », a encore souligné la Place Beauvau dans un communiqué.