Les deux ministres ont affiché lors d’un point de presse commun au ministère des Affaires étrangères à Paris leur détermination à "sanctionner" le régime syrien pour son attaque chimique du 21 août, par une action militaire "courte et ciblée".
Le chef de la diplomatie française a assuré que Paris et Washington — tous deux en pointe pour lancer des frappes militaires contre la Syrie — n’étaient pas "isolés".
"On nous dit que la France et les Etats-Unis sont isolés, c’est l’inverse. (…) Parler d’isolement serait totalement erroné", a commenté M. Fabius.
"Un certain nombre de pays – un nombre à deux chiffres – sont préparés à prendre part à une action militaire. Nous avons plus de pays préparés à une action militaire que ce dont nous aurions en fait besoin dans le type d’action militaire que nous envisageons", a renchéri le secrétaire d’Etat, américain qui s’est d’abord exprimé longuement en français. M. Kerry est francophone et francophile, une partie de sa famille, dont son cousin l’écologiste français Brice Lalonde, étant française.
M. Fabius s’est, lui, félicité d’un "soutien large et grandissant" au sein de la communauté internationale à une réponse "claire et forte" à l’emploi d’armes chimiques en Syrie.
"Désormais, sept des huit pays du G8 partagent notre analyse sur une réaction forte et 12 pays du G20 partagent également cette analyse", a-t-il dit, sans nommer ces Etats, en évoquant aussi le soutien de l’Union européenne et celui du Conseil de coopération du Golfe.
L’Australie, le Canada, la France, l’Italie, Le Japon, la Corée du Sud, l’Arabie saoudite, l’Espagne (invité permanent du G20), la Turquie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ont signé vendredi à Saint-Pétersbourg un appel à une "réponse internationale forte", après le massacre du 21 août près de Damas commis contre la population civile avec des armes chimiques.
L’Allemagne a également apporté son soutien à cette déclaration.
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, réunis ensuite à Vilnius, sont tombés d’accord sur la nécessité d’une "réponse claire et forte".
A Paris, John Kerry s’est dit encouragé" par cette déclaration "très puissante" de l’UE.
Les Européens, toutefois, n’ont pas apporté leur soutien à des frappes militaires contre le régime de Bachar al-Assad, souhaitées par Washington et Paris.
De son côté, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui regroupe Bahreïn, le Koweït, Oman, les Emirats arabes unis, le Qatar et l’Arabie saoudite, a exhorté dans un communiqué publié à Ryad la communauté internationale à intervenir immédiatement en Syrie pour "délivrer" le peuple syrien de la "tyrannie" de son gouvernement.
M. Fabius a enfin dénoncé avec force un "crime de guerre", un "crime contre l’humanité" et un "massacre chimique de Damas prouvé et signé (…) par Bachar" al-Assad.
