Espionnage : la NSA accuse les agences européennes d’avoir fourni les données

Les services secrets américains organisent la riposte. Le patron de la NSA, le général Keith Alexander, ainsi que le directeur national du renseignement (DNI) américain, James Clapper, ont été entendus mardi par la commission du Renseignement de la Chambre des représentants. Sous serment, le général a affirmé que les révélations des quotidiens français «Le Monde», espagnol «El Mundo» et italien «L’Espresso» sur l’interception de communications des citoyens européens par ses services sont «complètement fausses». Ce sont les agences européennes qui lui ont fourni ces données.

Quelques heures avant l’audition de Keith Alexander, le «Wall Street Journal» avait déjà fourni l’explication, assez alambiquée : «Des responsables américains affirment que les documents fournis par Snowden (à ces trois journaux, NDLR) ont été mal interprétés et évoquent en fait des interceptions téléphoniques réalisées par les services de renseignement français et espagnol et ensuite partagés avec la NSA». Ainsi après avoir étudié le document publié par «Le Monde», les responsables américains ont déterminé qu’il avait été «assemblé» par la NSA «sur la base de données reçues du renseignement français», affirme le WSJ.

Interrogé sur le fait de savoir si la NSA partageait ses informations avec les «alliés européens» et si ces derniers partageaient les leurs avec l’agence américaine, le général Alexander a répondu par l’affirmative, alors que selon le quotidien «Suddeutsche Zeitung», la France aurait collaboré avec la NSA… selon des documents fournis par Snowden.

Ces déclarations des deux responsables du renseignement américain interviennent alors que la présidente démocrate du Sénat veut lancer «un réexamen majeur» des opérations d’espionnage.

James Clapper a par ailleurs laissé entendre que les membres de la délégation de parlementaires européens en visite à Washington pour demander des comptes à l’administration américaine sur les activités d’espionnage dans l’Union européenne pouvaient ne pas avoir connaissance des actions des services de renseignement de leur propre pays.

«Il est très clair que le numéro de téléphone de Mme Merkel a été trouvé dans des fichiers américains», a assuré l’Allemand Elmar Brok, membre de la délégation. Quant aux données concernant la France et l’Espagne, «c’est une autre histoire», a-t-il ajouté.

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