Emmanuel Macron ou le pari risqué de « tournebouler » le système

Une « bulle médiatique », une « étoile filante », voire un bon candidat pour la primaire… de droite ! Les chances d’Emmanuel Macron de convertir sa popularité en réussite électorale suscitent scepticisme chez ses concurrents et prudence chez les politologues.

"On ne peut rien faire tout seul", a ironisé mercredi le président de la République, dans une allusion limpide à son ancien protégé et ex-ministre de l’Economie, parti mardi pour se consacrer à plein temps à son mouvement politique, En marche!

Son positionnement "hors parti" et "au-delà" du clivage droite-gauche, le fait qu’il n’ait jamais été élu, sa popularité nourrie à coups de couvertures de magazine… tout cela ne convainc guère les vieux routiers de la politique.
"Je ne vois aucun élément qui permette de penser qu’il a la moindre (chance), sauf à vouloir figurer", cingle un très proche du chef de l’Etat.

"Au-delà de ses qualités qui sont réelles, l’espace est très étroit", poursuit cette source. A droite, "le centre sera assez couvert", que François Bayrou soit candidat ou qu’il apporte son soutien à Alain Juppé: à gauche, il y aura "de toute façon un candidat désigné par le PS", que François Hollande se présente ou pas. "Macron pense que tout cela, c’est facile, que c’est une opération qu’on peut mener comme une affaire industrielle, que tout peut tournebouler. C’est son défaut d’expérience politique: il se dit un sondage, une bonne opinion, une sympathie permet d’avoir une élection. Mais non, c’est une toute autre construction !"

Pour le politologue et sondeur Jérôme Sainte-Marie, "il n’y a pas d’électorat +macroniste+ constitué". "Ce qui s’en rapprocherait le plus est la notion d’électorat +social-libéral+ (…) c’est-à-dire des personnes votant à gauche tout en souhaitant une politique économique libérale (…) Le problème pour Emmanuel Macron tient à ce que les personnes ayant un tel profil ne représentent que 6% du corps électoral".

L’électorat se laissera-t-il convaincre ? Lors de son déplacement à Châlons-en-Champagne jeudi, Macron a pu avoir une confirmation de sa popularité.

Il engrange également des soutiens parmi les centristes: après Christophe Lagarde et Laurent Hénart, c’est le député européen Jean Arthuis (UDI) qui lui a tendu la main, en l’estimant "tout à fait (…) compatible" avec le centre.

(Avec AFP)

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