Emmanuel Macron dévoile ce mardi son gouvernement

Tenu par ses promesses de recomposition politique, le nouveau président français Emmanuel Macron, centriste issu de la gauche, dévoilera mardi le premier gouvernement de son quinquennat après avoir nommé un Premier ministre de droite, Edouard Philippe.

Le chef de l’Etat recevra dans la matinée à l’Elysée son chef de gouvernement, après avoir effectué lundi son premier voyage à l’étranger depuis son investiture auprès de la chancelière allemande Angela Merkel.

Objectif de la réunion avec Edouard Philippe: peaufiner la composition et l’annonce, prévue "en fin de journée", d’une équipe gouvernementale devant incarner le "renouvellement politique" cher à M. Macron, mais avec aussi des personnalités expérimentées, pour former un "alliage", paritaire hommes-femmes, dans la perspective de la bataille des législatives des 11 et 18 juin.

Depuis sa nomination, le président trentenaire a certes fait la part belle aux moins de 50 ans: un Premier ministre de 46 ans, plus jeune locataire de Matignon depuis 30 ans, jamais ministre; un numéro 2 de l’Elysée de 44 ans; et un conseiller spécial de 30 ans. Mais les cinq nominations officielles concernent pour l’heure exclusivement des hommes.

Son choix de nommer comme Premier ministre Édouard Philippe, issu de la droite et non membre du parti présidentiel centriste, en a été un exemple lundi. Il reflète sa volonté affichée de rassemblement, alors qu’il est tenu de séduire une partie de la droite pour obtenir une majorité lors des législatives de juin et mener ses réformes libérales et sociales.

A Berlin, M. Macron a promis de mettre en oeuvre pleinement son projet de "recomposition politique".

Lors de la passation de pouvoirs avec son prédécesseur socialiste, M. Philippe s’est revendiqué "homme de droite", en soulignant que "l’intérêt général doit guider tout engagement", même si son parti Les Républicains (LR) rêve de priver le parti présidentiel de la majorité lors des législatives et d’installer son chef de campagne, François Baroin, à Matignon.

Inconnu du grand public, le nouveau chef du gouvernement était jusqu’ici député-maire du Havre (nord-ouest) sous l’étiquette LR et proche de l’ancien Premier ministre Alain Juppé.

La nomination de M. Philippe a suscité de nombreuses réactions dans la classe politique française, chamboulée après une présidentielle marquée par le score historique de l’extrême droite et l’élimination tout aussi historique des candidats de la droite et de la gauche socialiste dès le premier tour.

Une vingtaine d’élus de la droite et du centre ont loué "un acte politique de portée considérable" et estimé que leurs partis devaient "répondre à la main tendue".

Mais le secrétaire général de LR, Bernard Accoyer, a mis l’accent sur "une décision individuelle" de M. Philippe, tandis qu’Alain Juppé, tout en saluant la nomination de son ancien poulain qui a "toutes les qualités" pour le poste, réaffirmait son soutien aux candidats de droite aux législatives.

"La droite vient d’être annexée", a estimé le héraut de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, fort de près de 20% des voix au 1er tour de la présidentielle, en appelant à forcer à une "cohabitation" avec une majorité de gauche dans la future l’Assemblée.

Avec AFP

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