Egypte: législatives sans les Frères musulmans, une première en 30 ans

Pour la première fois en trente ans, les législatives qui s’ouvrent dimanche en Egypte se joueront sans les Frères musulmans, la principale force d’opposition interdite et violemment réprimée depuis 2013.

Le président Abdel Fattah al-Sissi, l’ex-chef de l’armée qui a destitué son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, avait promis d’"éradiquer" ce mouvement confessionnel vieux de près de 90 ans et qui remporta en 2012 les législatives et la présidentielle, les premiers scrutins libres et démocratiques en Egypte.

Dès la destitution de M. Morsi, issu de leurs rangs, les Frères musulmans ont été la cible d’une répression sanglante: plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués, et plus de 15.000 membres ou sympathisants de la confrérie, dont la quasi-totalité de ses dirigeants, ont été emprisonnés comme le chef de l’Etat déchu.

Plusieurs centaines, dont M. Morsi, ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs vivement dénoncés par l’ONU. La confrérie a été décrétée "organisation terroriste" fin 2013 et sa branche politique, le Parti Liberté et Justice, interdite.

"Les Frères musulmans resteront à l’extérieur du jeu politique tant que Sissi sera au pouvoir", estime Hazem Hosni, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire. "Les Frères et le régime sont allés trop loin" dans la confrontation, ajoute-t-il.

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